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par Antoine Champagne - kitetoa

Message subliminal aux sénateurs et députés PS et UMP

Il y a quelques jours, le Sénat passait à gauche. Du jamais vu sous la Vème république. Tout le monde sautait de joie à gauche. Pour notre part, nous évoquions le fait que pas grand chose allait changer. De fait, le premier boulot du PS a été de trouver un accord de gestion du Sénat avec l'UMP tant sa majorité était courte. Personne ne s'est intéressé à cette séance amusante ou le partage du gâteau a été fait. Dommage. Bref.

Il y a quelques jours, le Sénat passait à gauche. Du jamais vu sous la Vème république. Tout le monde sautait de joie à gauche. Pour notre part, nous évoquions le fait que pas grand chose allait changer. De fait, le premier boulot du PS a été de trouver un accord de gestion du Sénat avec l'UMP tant sa majorité était courte. Personne ne s'est intéressé à cette séance amusante ou le partage du gâteau a été fait. Dommage. Bref. On se demande depuis un moment chez Reflets pourquoi un machin comme la vente d'un centre d'écoute à l’échelle d'un pays en Libye ne fait pas  l'objet d'une enquête parlementaire. Amis sénateurs de gauche, c'est le moment de vous indigner et de faire preuve de curiosité.

Vous avez là tous les ingrédients d'une amusante affaire. Le gouvernement français a poussé Bull (sa filiale Amesys) pour qu'elle puisse vendre un système d'écoute global en Libye, pays connu pour son dictateur sanguinaire, son implication dans le terrorisme international, on en passe. Mieux, le gouvernement français a mis, si l'on en croit l'article du Canard Enchaîné daté du 12 octobre 2011 (p. 3), la Direction du renseignement militaire (DRM) au service de cette entreprise.

Ce système ne peut pas ne pas avoir servi à repérer les opposants au régime, topographier leurs réseaux... L'article du Wall Street Journal qui a visité ce centre après la chute de Kadhafi est très clair sur ce point. Les dossiers retrouvés dans les locaux ne concernent pas des terroristes d'Al Qaeda, mais bien des particuliers. En masse.

Dans cette histoire de vente par Amesys de toutes sortes de joujous (Cryptowall, Glint, 4x4 furtif)  à Khadafi, on retrouve l'inénarrable Takieddine. Un gage de funitude indéniable.

Non, vraiment, c'est une poilade assurée pour une commission parlementaire ou un juge.

Le grand écart de Nicolas Sarkozy sur le cas Libyen est tel, qu'il mérite quand même un peu d'intérêt de la représentation nationale.

La France a tout de même mené une guerre (ce n'est pas gratuit) dans ce pays, supposément pour libérer un peuple oppressé et martyrisé. Et pourtant, quelques années plus tôt, la France vendait au dictateur oppresseur les moyens de martyriser ce peuple. Personne d'autre que nous ne voit là une réelle contradiction ?

 

Bien entendu, s'intéresser de près à une société comme Amesys, c'est un peu compliqué.

Derrière Amesys, il y a pas mal de filiales. Et une maison mère (Bull).

Les activités commerciales de la sphère Amesys (nous y incluons ses filiales) sont eclectiques.

Elle travaille avec ou pour des gens comme la Direction générale de l'armement, Zodiac, Sagem, Thalès, EADS, L3 Communications, la Direction de l'aviation civile, la Gendarmerie, Dassault, Eurocopter, la Snecma, Teledyne Technologies, MDBA, on en passe, la liste est très longue.

Reste aussi à ne pas trop titiller le général Benoît Puga, actuellement chef d'Etat major particulier de Nicolas Sarkozy et anciennement, patron de la Direction du renseignement militaire (DRM), qui a aidé Amesys à former les Libyens sur le Glint, comme l'explique le Canard Enchaîné de cette semaine.

Pour éviter des menaces variées, nous recommandons aux députés et sénateurs qui voudraient se lancer dans l'aventure, la plus grande prudence.

 

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