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par Eric Bouliere

Université du PS : c’est pas la mer à Blois

Depuis 1993, militants et dirigeants du parti se réunissent traditionnellement en fin de l’été

Cette année, l’université d’été du PS s’est tenue à Blois. Adieu donc La Rochelle qui fut pendant plus de vingt ans la ville d’accueil du traditionnel grand meeting de la gauche.

Trouble... - D.R.

Et pourtant les convaincus étaient nombreux à souhaiter discourir de l’avenir du parti en respirant l’air iodé de l’Atlantique, à La Rochelle. A commencer par Lionel Jospin en personne, qui, d’un coup de pédalo entre sa maison de l’Ile de Ré et le vieux port de la cité, est venu activement supporter le maire Rochelais durant la dernière campagne municipale.

Stupeur ; après plus de 18 ans de silence et d’absence sur la scène politique, Lionel Jospin réapparaissait, rose à la boutonnière et sourire en coin. Nous subodorions presque que cette visite surprise ne tenait en rien au hasard mais qu’elle pouvait préfacer la sortie imminente d’un livre écrit en grand secret. L’idée d’une auto-promo réalisée en avant première de l’université d’été nous avait même traversé l’esprit. Faut-il être médisant pour oser imaginer un truc pareil ?

Changement de cap donc, ce sera Blois ou rien. A croire qu’Olivier Faure, l’actuel secrétaire du PS, n’apprécie définitivement plus les terres de ses ancêtres. Il est bon de se remémorer certaines de ses déclarations passées: « jusqu’ici La Rochelle était beaucoup le IN, encore plus le OFF, et c’était un échange qui au fil du temps s’était transformé en concours d’éloquence au mieux, et en bal des égos au pire… ».

Bref, la navigation à l’estime, ce n’est apparemment pas son truc à lui. Puis Il faut aussi convenir que ces dernières élections municipales n’ont pas manqué d’exacerber les passions et les frictions entre les écologistes du mouvement EELV, les membres du parti LREM, et le Maire de La Rochelle, lui même ex-dissident du PS.

En somme, se trouvaient réunies ici autant de tensions extrêmes qu’Olivier Faure ne préférait pas voir réapparaître en marge de ces trois journées de réconciliation d’une gauche élargie : « Dans l'état de colère où se trouve le pays, si on n'est pas capables de donner de l'espérance à gauche, nous socialistes et écologistes, est-ce que demain cette colère portera Marine Le Pen au pouvoir ? Je me bats de toutes mes forces contre ça, et contre celles et ceux qui font primer leur intérêt personnel sur l'intérêt collectif. »

A bien y réfléchir, la délocalisation de cette université d’été avait peut-être un sens profond: le vent de mer, ça change tout le temps de direction, alors que les murs de pierre du château de Blois, c’est du costaud. Bon d’accord, il n’y avait là ni mer amie, ni maire ami, mais après tout qu’importe puisque Lionel Jospin vient bel et bien de faire la promo de son tout dernier brûlot. Le titre : Un temps troublé. C’est peu de le dire…

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