Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Eric Bouliere

Municipales à La Rochelle: l’hôpital entre les deux tours

Après les grands bravos, les soignants récoltent des petites prunes…

C’est une histoire navrante qui s’est déroulée lors du dernier weekend de Pentecôte, un fait divers ordinaire où le réflexe régalien l’a emporté sur l’esprit chrétien, la désolante mésaventure vécue par des infirmiers trop syndiqués et pas assez verbalisés au goût de certains. Mais que s’est t-il donc passé entre les deux tours ?

Banderole tendue entre les tours de la Chaine et St Nicolas - D.R.

Le temps n’est plus au confinement pour les trois candidats briguant la mairie de la Capitale de Charente Maritime. Après la trêve imposée par la situation sanitaire du pays, la reprise de l’entre-deux-tours ne s’effectue pas sans heurts. Le maire sortant, Jean François Fountaine, découvre ainsi qu’il va devoir s’affranchir d’une délicate triangulaire pour conserver son siège. Les choses se présentaient pourtant plutôt bien pour lui puisque sa liste avait obtenu 32.6% des voix au premier tour. Et cela malgré le score d’Olivier Falorni, le député divers gauche de Charente maritime revenu sur ses terres et bien décidé à s’emparer des affaires de la ville avec 33.2%. Sur le papier cette différence de 0.6% passait pour quotité négligeable compte tenu du réservoir potentiel de 62% d’abstentionnistes ayant refusé l’épreuve des urnes hydroalcoolisées.

D’aucuns y voyant même là une simple goutte d’eau comparée à la déferlante verte soulevée par la liste EELV de Mr Jean Marie Soubeste. Quatrième adjoint de l’actuelle majorité, cet élu en charge de la mobilité urbaine et du stationnement s’était en effet émancipé en déposant une liste autonome en fin de mandat. Empochant 16,7% des voix au soir du 15 mars, Mr Soubeste devint par la même occasion un collaborateur très apprécié et fort recommandable. Raison pour laquelle, alors que les urnes étaient encore tièdes, Mr Fountaine lui adressa illico un appel du pied très volontaire par presse interposée: « J'ai bon espoir que l'on converge avec Jean-Marc Soubeste. On a travaillé pendant six ans sans anicroches… ».

Faites les comptes. 32.6 + 16.7 = 49.3% ! L’affaire semblait faite, roulez tambours, sonnez corne de brume, et que ce rabat joie de député retourne réviser ses tables de 0.6% sur les bancs de l’Assemblée ! Trop vite dit, car cette fructueuse addition des bulletins de vote ne pouvait s’opérer sans l’accord du collectif des écologistes. Le choix du pour ou du contre l’alliance se devait d’être acté par les membres du bureau EELV. Autant vous dire que le résultat de ce démocratique scrutin en aura surpris plus d’un : 54% des militants ont réfuté l’idée de faire une liste commune et ont signifié à leur capitaine de porter le cap vers une triangulaire. Mr Soubeste, poussé vers la gloire par sa base, s’est aussitôt fendu d’une déclaration assassine: « Il y a des choses qui ne passent pas. Les valeurs portées par LaREM et EELV sont incompatibles. ». Ce constat, comment dire, arrivant peut-être un tantinet tardivement dans la discussion, aura toutefois eu le mérite de permettre à Mr Fountaine de s’apercevoir qu’il soutenait la politique de LaRem sans le savoir et à l’insu de son plein gré. C’est ainsi qu’avant même de d’attendre le verdict des verts, il s’était empressé de désavouer les valeurs de ces encombrants macronistes qui lui voulaient tant de bien; et après tout qu’importe les grincements de dents de 12 de ses colistiers affiliés au parti présidentiel. Bref, refaisons les comptes : 49.3 - 16.7 = 32.6%, retour à la case départ mais désormais le cours du 0.6% à sacrément pris de la valeur.

Adieu les verts, adieu LaRem, et aussi adieu la droite et le centre! En effet, privé de second tour avec 7.8% des voix seulement, Bruno Léal vient de quitter la scène en savonnant la planche du candidat Fountaine : « Falorni est le plus à même de porter le devenir de La Rochelle. Je lui apporte mon vote et mon soutien. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais de toute évidence, son programme est le plus proche de ce que j’ai porté, dans ses refus comme dans ses propositions ». Conservant ses distances, mais à ne pas douter forcément ravi de l’aubaine, Le député Challenger tient à préciser: « je présente la même liste depuis le début de la campagne et je n’ai jamais cherché d’appuis en dehors de nos rangs », mais il avoue tout de même: « je ne vais pas me plaindre d’un soutien de l’un de mes concurrents politique, mais lui est un homme de droite et moi un homme de gauche. Nous avons des différences et divergences politiques ». Pour en finir, c’est peut-être Mr Jahouad El Marbouh, leader de la liste "Oui à la Rochelle unie" (3.25%) qui proposerait la solution la plus radicale en redistribuant les cartes : lui vient tout simplement de déposer un recours pour annuler ce premier scrutin sans autre forme de Virus. Une seule chose est sûre, avec ou sans masque tout cela donne le tournis et il y aurait bien de quoi tomber malade de la politique, surtout lorsqu’on est infirmier à l’hôpital de La Rochelle…

Le soignant le plus mal soigné?

Dans la ville « belle et rebelle » si chère à Michel Crépeau, maire de la ville durant près de 30 ans, on n’évoque pas les tours de la Chaine et St Nicolas sans faire référence aux terribles affrontements qui ont marqué l’histoire du vieux port.

C’est justement l’endroit qu’avait choisi Mr Christophe Geffré, infirmier et secrétaire départemental du syndicat Sud Santé, pour tendre une banderole revendicative entre ces deux célèbres remparts. Une façon volontairement combattante d’aborder le Ségur de la santé, qui rappelons le, vient d’être mis en place pour aborder les problèmes du monde de la santé, de l’hôpital en général et des soignants en particulier.

Mr Edouard Philippe et Mr Olivier VÉRAN en ont donné le coup d’envoi le 25 mai dernier, non sans rappeler qu’Il s’agissait de tirer collectivement les leçons de l’épreuve traversée et faire le lien avec les orientations de Ma Santé 2022, pour bâtir les fondations d’un système de santé encore plus moderne, plus résilient, plus innovant, plus souple et plus à l’écoute de ses professionnels, des usagers et des territoires, avec des solutions fortes et concrètes. A bien y réfléchir, il serait alors probable que ce, plus à l’écoute des professionnels de la santé, se soit traduit en Nouvelle Aquitaine par un moins à l’écoute des infirmiers Rochelais. Ou bien simplement se pourrait-il que le message envoyé à destination de la population (Macron assiège l’hôpital public : résistance !) soit à ce point si déconfiné que l’on ne puisse en tirer collectivement des leçons de l’épreuve traversée

Mais quoi qu’il en soit c’est bien de la rage et non la fièvre qui est montée au front de ces soignants badgés du syndicat Sud Santé. Et pour cause. Soucieux d’interpeller un large public, Mr Geffré et ses collègues infirmiers avaient choisi la veille au soir de formuler leur désarroi sur une seconde bannière placée du coté du port des minimes: ni masques, ni protections, on vous a soigné, vous nous avez applaudi, et maintenant ? Convergence pour défendre l’hôpital public on compte sur vous.

Port des minimes - D.R.
Port des minimes - D.R.

Le petit groupe de soignants-militants ne s’attendaient probablement pas à être interpellé par une brigade de la police municipale. Sommé de décrocher toutes ces inopportunes requêtes, le meneur en titre de ce cri syndical à eu droit à un contrôle d’identité en règle suivi, non plus d’applaudissements, mais de l’avertissement que deux PV lui seraient adressés au balcon de son domicile ; le premier pour affichage sauvage, le second pour refus d’obtempérer. Depuis, et quand bien même le service juridique de son syndicat lui aurait soufflé que les agents de la municipale n’auraient pas compétence pour relever ce type d’infractions, Mr Geffré guette l’arrivée du facteur avec anxiété.

Souhaitons que cette affaire s’arrange au mieux et à l’amiable, mais une question subsiste : était-il vraiment indispensable, urgent ou essentiel de verbaliser des soignants faisant un si mauvais usage de leur statut de héros national ? Si oui, et bien sûr en conservant le doigt sur la couture de la loi, n’aurait-il pas été préférable de s’inquiéter du syndicalisme de tous les infirmiers chargés de nous maintenir en vie durant la crise du Covid-19? Pour mieux comprendre le pourquoi du comment de cette excessive ardeur, nous nous sommes rapprochés de Mr le maire pour recevoir son avis hiérarchique de chef de la police locale.

Rappelons que cette compétence là lui revient de droit. La réponse de Mr Fountaine ne nous éclairera pas davantage sur le sujet : « Je ne suis absolument pas au courant et ça m’étonnerait. Je voudrais vérifier cette information parce que si ça avait été le cas je pense que j’aurais été informé aussitôt, donc je découvre cette information et je m’assurerais de sa véracité, après je n’ai aucuns éléments de réponse, et maintenant si c’est vrai, si c’est pas vrai… La police municipale ne réprime jamais les rassemblements sur les lieux public, c’est pour ça que je suis assez surpris de cette information ».

Alors bien sûr cette triste affaire n’est rien comparée à la situation que le pays connait actuellement, mais tout de même, n’aurait-on pas perdu la raison l’espace d’un instant entre les tours penchées de La Rochelle? N’oublions pas que ces brouillons colleurs d’affiches sont avant tout des soignants appliqués, voir très impliqués dans l’avenir de leur profession. Et apparemment du côté de l’hôpital de la Rochelle tout reste à faire, à dire, ou à écrire sur des banderoles.

Un déménagement de 200 à 300 millions

Ces derniers mois les grèves et les manifestations se sont enchainées dans les différents services de l’hôpital Saint Louis. En juillet 2019, Madame Buzyn s’était même rendue sur place pour mesurer l’ampleur de la gronde du personnel du service des urgences. Face à la colère des soignants la ministre de la santé dut écourter sa visite et filer sous escorte par la petite porte de derrière.

Lors des grèves de décembre 2019, une certain docteur Louis Asquier prenait la parole pour dénoncer un manque cruel de personnel : « je défie quiconque de pouvoir s’occuper seul de 32 malades quand on est une infirmière de nuit… ». En janvier 2020 certains toubibs consternés par la tournure des choses de la santé publique annonçaient leur démission en signe de protestation. Le Dr Julien Beguec, chef de service des soins palliatifs se désolait de la sorte: « Je suis arrivé il y a cinq ans à l’hôpital de la Rochelle, le constat, c’est une dégradation des conditions de travail, on demande à avoir plus de temps à consacrer aux patients et aux familles et à avoir moins de tâches administratives, cette logique comptable, elle est juste insupportable. Je n’ai pas été formé pour ça et ce n’est pas ce qui m’intéresse ».

Heureusement L’ARS (agence régionale de santé) et Pierre Thépot, le directeur général de l'hôpital, semblent avoir parfaitement cerné les problèmes de fonctionnement de cet hôpital : la solution existe et elle consiste à en construire un tout neuf ! Une analyse pertinente de la situation fera dire à Mr Thépot à son retour d’un micro–trottoir réalisé sur la place du marché : « J'ai appris beaucoup de choses ce matin et puis nous venons prendre les bonnes idées pour l'hôpital de demain ».

Problème, cet hôpital de demain couterait de 200 à 300 millions d’euros. A ce tarif là on pourrait se convaincre que l’hôpital Saint Louis est insalubre ou totalement inadapté à recevoir des patients malades. Mais est-ce vraiment bien le cas ?

La question de l'utilité d'un nouvel hôpital est d’importance quand on sait le prix de l’argent qui manque dans le salaire du personnel soignant. Quitte à prévoir, autant bien prévoir non ? Cet hôpital dont la première pierre pourrait être posée en 2023 sera-t-il demain en mesure de répondre aux attentes du personnel de santé ? Nous avons profité de la manifestation nationale du 16 juin pour interroger les soignants regroupés en nombre devant l’hôpital Saint Louis. Aides-soignants, infirmiers, médecins, adhérents ou non à un syndicat, tous ont accepté de répondre à nos questions avant de s’embarquer vers le port dans un long cortège.

Manifestation du 16 juin - Eric Boulière
Manifestation du 16 juin - Eric Boulière

« Je ne pense pas du tout que ce soit une nécessité médicale en tout cas pas dans mon service, ni pour le service de cardiologie qui vient d’être entièrement refait. Je pense qu’il a surtout des difficultés au niveau parking, tant pour les visiteurs que pour le personnel dans une moindre mesure. j’ai cru entendre aussi que le projet était de faire un hôpital commun entre Rochefort et la Rochelle, on pouvait s’attendre à ce que le nouvel hôpital soit positionné à inter distance, et là ce n’est pas vraiment le cas », explique Cedric, médecin urgentiste.

Même son de cloche pour Claudine, infirmière et militante CGT : « A ce jour, les syndicats se sont positionnés contre le choix de ce site pour plusieurs raisons. D’abord cela reste trop proche du centre ville et avec un accès routier qui ne sera pas évident. Il y a aura aussi un problème de places de parking, tant pour le personnel que pour les usagers. Mais ce qui nous inquiète c’est qu’il a une dynamique qui est prise par nos tutelles pour aller vers de l’ambulatoire, et qui dit ambulatoire dit fermeture des services à 20 h…»

L’actuel hôpital de la Rochelle est-il désuet ? Ne répond-il plus aux exigences de santé ? Pour Damien, cadre de santé et militant CFDT, « Il y répond assez bien dans l’ensemble, mais nous sommes contraint par l’espace. Cela reste malgré tout un hôpital ancien et donc il faudrait prévoir de nouvelles structures, mais le déménagement qu’on nous impose sur un hôpital plus petit parait incohérent. Pourquoi déménagement à 300 m dans un hôpital plus petit alors que la France entière à manqué de lit durant cette crise ? On ne comprend pas toujours les décisions régionales prises par l’ARS, je pense que localement les villes ont leur mot à dire pour placer l’hôpital à l’endroit qui a le plus de sens. Mobiliser autant d’argent pour un hôpital qui ne répondra peut-être pas aux besoins ni des soignants, ni de la population… ? »

L'idée d'un rapprochement entre Rochefort et la Rochelle fait débat. « Aujourd’hui les médecins partagent déjà leurs spécialités et des projets en commun. Il y aura forcément une concertation entre les deux établissements, nous avons déjà une direction commune. Il ne faut pas se leurrer dans le futur, Rochefort et La rochelle ne feront plus qu’un. Nous ne savons pas encore ce qu’il en sera, peut-être de la grosse chirurgie sur La rochelle et de l’ambulatoire sur Rochefort. Nous souhaitons une répartition équitable des services, il ne faut surtout pas déshabiller tout un établissement pour que la population se retrouve a faire des kilomètres pour se soigner. Avant le Covid on prenait un virage ambulatoire, c’est à dire que les gens viennent se faire opérer dans la journée et repartent, après le Covid je pense qu’il y aura une nouvelle réflexion sur la fermeture de lit... », explique Agnès, Infirmière à hôpital de Rochefort.

La question du nouvel hôpital est politique, notamment en ces temps d'élections comme le précise Véronique, infirmière et militante SUD : « Il faut savoir qu’à la Rochelle, le maire siège et préside le conseil de surveillance de l’hôpital, c'est-à-dire qu’il a un poids non négligeable, et capital, dans le nouveau projet. Les élections municipales approchent, peu importe qui sera élu, nous attendons qu’il prenne ses responsabilités et qu’il se positionne sur ce projet »

A la vérité, il semblerait que ces soignants-là déplorent moins la structure des bâtiments que leurs conditions de travail. Il est utile de signaler à ce propos que la construction de l’actuelle maternité remonte à 9 ans à peine, et que le service d’oncologie vient tout juste de bénéficier de la 3e tranche de travaux de rénovation. Mais l’argent dépensé hier parait ne pas compter dans les projections financières de demain.

Pour Mr Geffré, le problème dépasse la question du déménagement: « ce qui nous importe nous soignants c’est ce qu’on va y faire dedans. Le projet du nouvel hôpital c’est une réduction de 30% du nombre de lits !!!! Une diminution drastique de tous les services hospitaliers, tout sera tourné vers l’ambulatoire, la clinique, le privé. Nous pensons que l’hôpital de Rochefort est amené à disparaitre, cela veut dire que de deux hôpitaux on va faire qu’un, et de plus petite capacité que celui qui existe ! ». Bref la tension monte chez ces soignants colleurs d’affiches qui désespèrent surtout de la finalité et de l’intérêt réel de ce luxueux projet.

D’autant que selon les avis des uns ou des autres il semblerait que des soucis annexes pourraient venir ternir le tableau. Pour connaître le point de vue et les convictions des candidats en lice, nous sommes partis à leur rencontre au détour de leurs pérégrinations électorales sur les marchés de la ville. Quatre questions pour trois candidats, voici fidèlement retranscrites les réponses de ceux qui souhaitent s’occuper du monde de la santé d’après.

L’hôpital du monde d’après: quatre questions pour trois candidats

Les candidats. De gauche à droite : MM. Fountaine, Soubeste, Falorni - Eric Boulière
Les candidats. De gauche à droite : MM. Fountaine, Soubeste, Falorni - Eric Boulière

Les avis divergent sur le sujet: est-ce une nécessité première de construire un nouvel hôpital et en quoi l’ancien ne répond t-il plus aux besoins de santé actuels ?

M. Fountaine : « Les avis ne divergent pas. Aujourd’hui c’est une décision de l’ARS, moi je ne suis pas un spécialiste des questions de santé, mais les techniciens me disent, cet hôpital n’est plus conforme notamment sur les évacuations de fumées, il n’y a pas suffisamment de chambres simples, beaucoup trop de chambres doubles et beaucoup de problèmes structurels que je ne connais pas en détail »

M. Falorni : « J’ai déjà eu l’occasion de dire que l’emplacement retenu était un très mauvais choix, un choix aberrant, d’abord en terme de surface puisque qu’on transfert un hôpital de 7 hectares sur un site de 7 hectares, donc cet hôpital du 21e siècle qu’on nous présente engoncé dans une cuvette me semble être définitivement un très mauvais choix »

M. Soubeste : « C’est une bonne question, nous avons rencontré les personnes du service administratif et du corps médical, ils constatent que l’hôpital est vieillissant et qu’il a un besoin de modernisation, l’ARS trouve que c’est trop compliqué de restructurer, nous écologistes, nous pensons au contraire que refaire sur place est moins impactant au niveau carbone. Et puis il faut réfléchir à quel hôpital on veut faire, si c’est pour faire un hôpital avec moins lits, pour nous ce n’est pas un bon modèle »

La capacité d’accueil de ce futur hôpital, en nombre de lits, sera telle supérieure à l’offre proposée aujourd’hui ?

M. Fountaine : « je ne peux pas répondre à cette question parce que la décision n’est pas encore arrêtée, mais derrière cette question c’est aussi le sujet de l’hôpital de jour qui est posée, et de l’hospitalisation à domicile, je pense que les hôpitaux de demain vont avoir des capacités très forte en urgence, sur le nombre de lits je ne pense pas que ce soit la question centrale, mais là encore je ne suis pas un spécialiste de santé »

M. Falorni : « Justement, c’est l’autre point qui ne me convient pas, le projet est constitué autour d’une logique qui est celle de développer l’ambulatoire, j’allais dire c’est même l’obsession de ce projet. Quant on m’a objecté que la surface n’avait pas être supérieure à l’emplacement actuel, on ma dit qu’il n’y avait pas besoin de plus d’espace puisqu’il y aura moins de lits ! Nous avons bien vu que l’ambulatoire ne répondait pas aux exigences dune crise sanitaire »

M. Soubeste : « Nous n’avons pas de certitudes mais d’après ce que l’on a compris en rencontrant les syndicats du personnel c’est qu’il y aurait moins de lits que dans l’hôpital en place »

Le coût prévisionnel des travaux de cette nouvelle structure est-il fixé ?

M. Fountaine : « il a été fixé par l’ARS, j’ai entendu parler de 200 millions d’euros mais je n’en sais pas plus à ce stade. Et ce n’est pas nous qui finançons… »

M. Falorni : « Tout cela est encore bien vague, on nous parle dune fourchette entre 200 et 300 Millions d’euros, vous savez quand on vous annonce cela vous pouvez estimer qu’au final nous serons dans la fourchette haute. Et quand on voit manier ces centaines de millions d’euros pour transférer un hôpital avec une logique du tout ambulatoire, je me dis qu’il y aurait d’autres priorités que celle là »

**M. Soubeste : « Là aussi il n’y a pas eu d’informations transmises aux organisations que nous sommes »

Le choix du site du parc des Expositions vous semble t-il justifié ?

M. Fountaine : « Il n’y a pas que moi, c’est un choix qui a été fait par l’ARS, par les deux directeurs successifs de l’hôpital et tous les membres du conseil de surveillance, hormis les salariés qui n’ont pas souhaité prendre position »

M. Falorni : « Non pas du tout! Je ne vois pas l’intérêt d’installer cet hôpital ici, pour des raisons de superficie je l’ai déjà dit mais aussi pour une problématique de stationnement qui n’est en rien réglée sur le site, et puis ce qui est intéressant, souhaitable et nécessaire pour un hôpital c’est d’avoir un accès rapide, ce qui est loin d’être le cas ici »

M. Soubeste : « Dans le programme 2014 on avait envisagé un équipement collectif parce que ce site est à la conjonction de différents quartiers et de différentes mobilités, il est à proximité de la gare en particulier, et proche du cœur de ville. Après il faut l’étudier en terme de submersion, parce que nous n’avons pas aujourd’hui toutes les certitudes que ce ne soit pas une zone submersible en 2060, l’Hôpital devrait être construit en 2030, j’imagine pour au moins 50 ans. Il faut donc des vraies certitudes la dessus ! Et puis voir en fonction des travaux de voiries si l’on reste sur une accessibilité suffisante… »

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