Covid-19 : « On va droit dans le mur »
Pour Catherine Hill, les autorités n'ont plus d'autre choix que de durcir le confinement
Tel Jean-Baptiste criant dans le désert, l'épidémiologiste continue d'appeler à un dépistage de l'ensemble de la population via des tests groupés et l'analyse des eaux usées. Pour elle, le reconfinement signe l'échec de la politique du gouvernement.
«La situation est mauvaise, les mesures prises sont insuffisantes, nous sommes mal partis car les autorités n’ont toujours pas compris la méthode pour juguler l’épidémie.». Ainsi s’exprime l’épidémiologiste Catherine Hill. Nous l’avions interviewée sur la seconde vague dès le mois de mai et le 27 septembre où elle prédisait exactement la situation que nous connaissons aujourd’hui.
«Nous allons monter plus haut que la première vague car nous avons confiné plus tard cette fois-ci. Le 27 octobre, nous étions déjà à la situation du 17 mars. La situation était plus dégradée qu’elle ne l’était au 17 mars. Et en plus, nous avons confiné moins strictement, déplore Catherine Hill. Déjà les hôpitaux sont en train de craquer. Dans huit jours, ça sera dramatique. Je pense que le gouvernement n’a pas d’autre choix que de confiner plus sévèrement. Le maintien de l’ouverture des écoles ne va plus être possible. Les enfants contaminent autant que les adultes et ont la même charge virale. Plusieurs études le prouvent. Mais il faut confiner pour tester. C’est une erreur tragique d’attendre pour confiner plus durement. On va droit dans le mur. Actuellement, nous avons déjà 421 admissions en réanimation par jour en moyenne sur les 7 derniers jours et cela ne cesse de croître.»