Covid 19 : "le gouvernement doit assumer publiquement ses erreurs"
L'épidémiologiste Catherine Hill dénonce les défaillances dans la lutte contre l'épidémie
Le virus circule aujourd'hui dans toute la France. L'épidémiologiste alerte : début novembre, il devrait y avoir le même nombre d'admissions en réanimation qu'en avril, au pic de l'épidémie. Les mesures prises par les autorités et la stratégie de test de la population ne sont pas adaptées. Pourtant des solutions existent.
Peut-on parler de seconde vague de Covid ?
Oui, mais il faut préciser sur quels indicateurs on se base. Le nombre de cas connus et ses dérivés : le taux d'incidence (nombre de cas connus divisé par la population française), et le R effectif (le nombre de personnes qu'un cas va contaminer au temps t ou nombre de reproduction effectif), dépendent tous les trois de qui on a testé. Comme on ne sait pas qui vient se faire tester, ces indicateurs-là ne sont pas bons. Il faut faire des heures de queue pour être testé, donc on teste plus de jeunes en bonne santé que de vieux en mauvaise santé. Finalement le nombre de cas connus n'a rien à voir avec le nombre de cas réels, car beaucoup de cas ne sont pas testés. Une étude de l'Inserm a estimé le nombre de personnes devenues symptomatiques entre le 13 mai et le 28 juin et a comparé ce nombre aux nombre de cas détectés par les tests virologiques ; la conclusion a été qu'il fallait multiplier le nombre de cas trouvés par dix pour avoir le nombre de cas réels. Tout ce que l'on nous raconte est donc largement sous-dimensionné, c'est la partie émergée d'un iceberg. Mais on voit tout de même augmenter le taux de positivité des tests à tous les âges, y compris chez les personnes âgées. Ce n’est pas bon du tout.
Alors il faut se baser sur quels indicateurs pour suivre l'épidémie ?
Je regarde le nombre de personnes arrivant à l'hôpital chaque jour et le nombre de personnes admises en réanimation chaque...