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par Elvire Debord

Conférence sur la souveraineté numérique européenne : le couac Microsoft

Allo Redmond ?

La conférence sur la souveraineté numérique de l'Europe organisée par Paris est décidément une source inépuisable de blagues. Le patron de Microsoft n'est pas apparu. Selon Cédric O, en raison d'un contretemps. La vérité est moins glorieuse.

Standard téléphonique - D.R.

« Brad, can you hear me ? » C’est avec ce touchant appel que Jacques Crémer, modérateur de la table ronde sur comment « rétablir des règles du jeu équitables sur les marchés numériques » [Lire nos deux précédents articles ici et ], a essayé - en vain - de passer la parole à Brad Smith, le taulier de Microsoft. Las ! Ce fan des règlements européens n’a finalement pas pu dire tout le bien qu’il pense (sûrement) des futures contraintes de Bruxelles sur le cloud et autres services numériques.

Officiellement, le cabinet de Cedric O assure que Brad Smith a eu « un contretemps de dernière minute ». Interrogé par Reflets.Info, Jacques Crémer, le professeur d’économie de la Toulouse School of Economics (TSE) chargé d’animer cette table ronde a une explication… un peu moins glorieuse : « Nous lui avions promis de le faire intervenir à 17h30 heure de Paris, car nous savions que son emploi du temps était très serré… et puis il y a eu un problème de connexion. » En direct de Bercy, c’est ballot… On espère au moins qu’aucun logiciel Microsoft n’est impliqué dans ce couac !

Pas de nuage à l’horizon

D’autant que l’exercice ne s’annonçait pas vraiment périlleux pour l’américain : la firme de Redmond a financé pendant 15 ans (2005-2020) des recherches sur l’industrie du logiciel, le développement d’internet et la propriété intellectuelle dans une unité de la Toulouse School of Economics coordonnée par un certain… Crémer Jacques. Avec, parmi les sujets de recherche, « les politiques publiques à l’égard de l’industrie du logiciel ». Comme, par exemple, la souveraineté numérique européenne ?

Lequel se défend de tout conflit d’intérêt : « Nous avons depuis très longtemps des contrats institutionnels (sic!) à la TSE… Et je fais de mon mieux pour garder mes distances ! »

Bref, qu’importe le lobbying - déjà en cours - de Microsoft et autres « gatekeepers » pour influer sur les futurs règlements européens, (Digital Market Act et Digital Service Act), Cedric O l’a assuré : « Quoi qu’il en soit, cette législation sera historique ! »

Pourvu que la connexion fonctionne…

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