Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

#rev11 : Le point du vendredi -22042011-

Les semaines se suivent et se ressemblent. Les révolutions reçoivent un écho à géométrie variable de la part des occidentaux. La Libye est toujours au coeur de la stratégie présidentielle du locataire de l'Elysée. Il a même annoncé qu'il se rendrait prochainement dans le fief des insurgés avec son collègue britannique.

Les semaines se suivent et se ressemblent. Les révolutions reçoivent un écho à géométrie variable de la part des occidentaux. La Libye est toujours au coeur de la stratégie présidentielle du locataire de l'Elysée. Il a même annoncé qu'il se rendrait prochainement dans le fief des insurgés avec son collègue britannique. Les Syriens, les bahreïnites et les Yéménites regardent probablement toute cette agitation franchouillarde avec tristesse en comptant leurs morts et en observant le double langage de leurs dirigeants. Une face pour l'occident, une autre pour eux. Pour l'occident les belles déclarations, pour eux, les balles.

A Bahreïn, les dirigeants ont déclaré que les forces des Émirats arabes unis et d'Arabie Saoudite resteraient sur place tant que toute menace extérieure (iranienne) ne serait pas écartée. Comme tout le monde a compris qu'il s'agit d'un prétexte pour écraser les insurgés éventuels, cela peut durer... indéfiniment.

Demandez plus de liberté, moins de discrimination et l'on vous accusera, avec la bénédiction des civilisateurs, de menacer la stabilité du pays.

En Irak, samedi des manifestations ont eu lieu à Bagdad pour demander le départ des troupes d'Arabie Saoudite de Bahreïn.

Au Yémen les manifestations se sont a nouveau soldées cette semaine par des morts et des blessés. Tout comme en Syrie où le régime en place a tué plus de 300 personnes depuis cinq semaines, selon les organisations de défense des droits de l'homme. Samedi, au moins treize personnes ont été tuées pendant l'enterrement des victimes précédentes à Douma, dans la banlieue de Damas. Bachar el-Assad continue d'adresser des messages rassurants à l'adresse de l'occident (il a levé l'Etat d'urgence en place depuis 1963) qui regarde les bras croisés la population syrienne se faire tirer dessus à balles réelles. Deux députés ont annoncé leur démission après la tuerie de samedi.

Cette semaine a également été marquée par la libération de la policière municipale, Fadia Hamdi, qui avait, disait-on, giflé Mohamed Bouazizi, ce Tunisien qui s'était immolé par le feu et avait ainsi donné le coup d'envoi au printemps arabe. La policière clame son innocence depuis le début tandis que la mère de Mohamed Bouazizi avait retiré sa plainte.

Au milieu du tumulte qui continue dans la région, deux informations sont passées un peu inaperçues. La Grande-Bretagne et la France ont annoncé qu'elles allaient envoyer des troupes au sol en Libye. Pas des troupes "combattantes" au sens commun du terme. Des forces spéciales, qui aideront à guider les frappes aériennes avec des pointages laser. Dans le lot, il y aura aussi des conseillers militaires pour aider les insurgés et faire le lien entre les capitales occidentales et le Conseil national de transition libyen.

D'une part, tout cela se fait, encore une fois, en dehors des représentations nationales qui ne sont plus, depuis longtemps, que des chambres d'enregistrement... quand on leur demande d'enregistrer...

D'autre part, les forces spéciales britanniques et françaises sont au sol depuis le début des frappes en Libye. Ceux qui lisent le Canard Enchaîné ou qui ont des proches dans lesdites forces spéciales le savent.

0 Commentaires
Une info, un document ? Contactez-nous de façon sécurisée