Journal d'investigation en ligne
Édito
par Jet Lambda

"Gens honnêtes" et "bons Français", dormez tranquille

A vrai dire, cette distinction portant sur la supposée "honnêteté" des gens sert un tout autre projet politique : conditionner M. Tout le monde à accepter sans rechigner l'existence même d'un fichier de population tentaculaire, et l'obliger à choisir son camps : soit tu es terroriste, néonazi ou pédophile (ou pourrais bien le devenir, sale petit pervers), soit tu es honnête et tu laisses les grandes personnes décider à ta place de l'existence même de ces bagnes numériques.

(http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl09-682.html) comme est censé le faire la "vidéoprotection" dans l'espace public, ce projet de loi devrait être définitivement adopté dans les prochains jours. La question, déjà abordée ici même et ailleurs, revient à connaitre le statut juridique d'un vaste fichier de population constitué par les données d'état civil et biométriques des demandeurs de  passeport ou de CNIE. La question est donc de savoir si la base de données TES (titres électroniques sécurisés, mêlant à terme CNIE et passeports, et plus tard sans doute les permis de conduire) pourra être mise à disposition de la police judiciaire et des procureurs pour identifier une personne "suspecte" dont la photo numérique ou les empreintes digitales ont été capturés sur une scène de crime ou dans un tout autre cadre qu'un renouvellement de pièce d'identité. Au Parlement, ce projet de loi fait encore l'objet — au sein d'une commission mixte paritaire un brin bordélique — d'une joute entre les tenants d'un fichier ouvert aux curiosités policières (dit "lien fort") et ceux qui tiennent à le limiter aux seules vérifications d'identité, afin tout simplement de ne pas le détourner de sa finalité première (d'où le "lien faible"). Nul besoin de préciser que la 2ème solution n'est rien d'autre que l'application de la loi, car un fichier doit répondre à une finalité, et à une seule,...

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