Zaclay ferme ses portes
Interview collectif avec des membres de la ZAD du Saclay
Les autorités avaient donné un ultimatum au 5 juin à la ZAD du Saclay pour plier bagages. Hier, après avoir récupéré ce qu'ils pouvaient pendant la semaine, les habitants ont quitté le camp. Nous nous étions rendus sur place, il y a quelques semaines, pour échanger avec eux à ce moment charnière de leur lutte. Entretien collectif.
Installée dans un champ, quelques dizaines de mètres après l'arrêt de bus CEA Nord près de Massy-Palaiseau, la ZAD du Saclay fait face au chantier de la ligne 18 qui avance jour après jour vers les terres agricoles. Un chantier pensé à autre âge, dépensier à outrance, prêt à sacrifier les dernières terres de la ceinture céréalière parisienne sur l'autel de la spéculation. Un projet sur lequel le pouvoir s'arcboute prêt à criminaliser toute contestation. Après être apparue sur une carte fuitée dans le Journal du Dimanche comme un des 42 lieux en France à surveiller comme potentiel « Point chaud », la nouvelle est tombée début mai. La ZAD doit déménager au 5 juin, au plus tard, sous peine d'intervention policière et de lourdes amendes pour les propriétaires du terrain.
Le week-end du 13 et 14 mai, la ZAD est effectivement devenue un « point chaud ». Les habitants ont organisé un rassemblement festif et déterminé pour ouvrir leurs portes et faire mieux connaitre leur lutte. Une grange paysanne, assemblée pour l'occasion, a été déposée sur le trajet de la ligne 18, puis instantanément détruite par les engins de chantier. La semaine qui suivait était consacrée à des ateliers et des discussions sur l'avenir de l'agriculture paysanne sur le plateau.
Dans le cadre de notre enquête sur les politiques publiques en général et sur celles du « Grand Paris » en particulier, la ZAD nous avait accueilli sur place pour parler du...