Reworld Media: Le poids des lingots, le prix des mots
Les conditions d'accès aux aides publiques à la presse sur la sellette…
C'est l'histoire d'une ministre de la Culture très inquiète, une fille de journaliste indignée, une Roselyne Bachelot sans le sourire, qui, le 24 décembre dernier, est venue rappeler que le Père Noël n'existait pas. La fin des étrennes pour certains?
Rappel des faits. Interpellée par plusieurs députés sur le sort de la rédaction de Sciences & Vie, madame la Ministre s'est récemment fendue d'un libre réquisitoire à l'encontre de Reworld Media (vidéo à 1.38'30''). Reworld, propriétaire du titre, est justement ce fameux groupe de…??? Problème, c'est bien de ce flou lexical dont il est aujourd'hui question. Car ce nouvel acteur multitâche semble de moins en moins enclin à tenir compte de la réalité du monde de la presse. Nombreux sont ceux qui s'en étonnent depuis plusieurs mois, voire quelques années déjà, puisque Reworld s'est porté acquéreur de tous les titres magazines de l'éditeur italien Mondadori en juillet 2019.
Depuis ce rachat, une centaine de salariés issus de la régie publicitaire se sont vus expressément délocalisés dans une commune voisine alors qu'environ 200 journalistes titulaires de la carte de presse ainsi qu'une trentaine de pigistes ont quitté le navire. En cause, la stratégie commerciale d'une équipe dirigeante pour qui la valeur des beaux chiffres l'emporte sur la richesse des belles lettres. Très vite, le cours de la bourse à pris le pas sur la course aux infos au sein de toutes les rédactions concernées, et notamment chez Science & Vie, revue scientifique par excellence, connue et reconnue pour le sérieux de ses dossiers depuis 1913. Rien n'y fait, l'âge des artères ou l'expérience d'un titre n'auront suffit à...