Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Eric Bouliere

Reworld Media: Le poids des lingots, le prix des mots

Les conditions d'accès aux aides publiques à la presse sur la sellette…

C'est l'histoire d'une ministre de la Culture très inquiète, une fille de journaliste indignée, une Roselyne Bachelot sans le sourire, qui, le 24 décembre dernier, est venue rappeler que le Père Noël n'existait pas. La fin des étrennes pour certains?

Sur les contours de la fonction journalistique... - Capture d'écran

Rappel des faits. Interpellée par plusieurs députés sur le sort de la rédaction de Sciences & Vie, madame la Ministre s'est récemment fendue d'un libre réquisitoire à l'encontre de Reworld Media (vidéo à 1.38'30''). Reworld, propriétaire du titre, est justement ce fameux groupe de…??? Problème, c'est bien de ce flou lexical dont il est aujourd'hui question. Car ce nouvel acteur multitâche semble de moins en moins enclin à tenir compte de la réalité du monde de la presse. Nombreux sont ceux qui s'en étonnent depuis plusieurs mois, voire quelques années déjà, puisque Reworld s'est porté acquéreur de tous les titres magazines de l'éditeur italien Mondadori en juillet 2019.

Depuis ce rachat, une centaine de salariés issus de la régie publicitaire se sont vus expressément délocalisés dans une commune voisine alors qu'environ 200 journalistes titulaires de la carte de presse ainsi qu'une trentaine de pigistes ont quitté le navire. En cause, la stratégie commerciale d'une équipe dirigeante pour qui la valeur des beaux chiffres l'emporte sur la richesse des belles lettres. Très vite, le cours de la bourse à pris le pas sur la course aux infos au sein de toutes les rédactions concernées, et notamment chez Science & Vie, revue scientifique par excellence, connue et reconnue pour le sérieux de ses dossiers depuis 1913. Rien n'y fait, l'âge des artères ou l'expérience d'un titre n'auront suffit à ralentir la marche en avant de Reworld. Mais plutôt que de crier à la fausse presse ou de s'offusquer d'un opportunisme patent, il s'avère préférable de se référer aux textes de la loi pour juger de la situation.

Le SOS à la CPPAP

C'est avec ce souci en tête que la Ministre est venue charger Mme Laurence Franceschini, conseillère d’État et présidente de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), d'une mission de réflexion sur les conditions d’accès aux aides à la presse, et notamment celles relatives à la composition des rédactions. En clair, qui est qui et qui fait quoi. Par extension il s'agirait de redéfinir les "droits" et les "obligations" de chacun avant de porter financièrement secours à tous. L'attribution d'un certificat délivré par la CPPAP restant à ce jour une indispensable qualification pour être reconnu en tant qu'organe de presse.

Rappelons qu'à ce titre Reworld vient de bénéficier d'une aide d'État d'un montant de 33 millions d'euros pour parer aux éventuels effets comptables dus au Covid. Il reviendra donc à Mme Franceschini de préciser, dans un contexte général, si ces importantes aides financières (tarifs postaux préférentiels, TVA réduite à 2.1%, avantages fiscaux, prêt garanti..) ne pourraient être davantage assujetties à l'embauche effective et fonctionnelle de journalistes professionnels, et cela au sein de tous les types de rédactions.

Sidérant: la réponse de Reworld à tous les vieux c.... du monde.  - Capture écran
Sidérant: la réponse de Reworld à tous les vieux c.... du monde. - Capture écran

Carte de presse contre carte de fidélité

Sans même attendre les conclusions du rapport à venir, les deux boss de Reworld se sont prêtés à une interview décomplexée dans le numéro de février du journal CBnews. Faut-il en rire ou en pleurer, de rire, tellement le discours se voulant moderne semble déjà appartenir au passé. Rien ne manque dans le décors: le management à la jeun's, le DG hyper cool, les promesses d'un avenir radieux pour le Killer, les plus sombres prédictions pour le Loser, les railleries juvéniles pour une concurrence dépassée par les progrès du minitel... Bienvenue dans la supérette de la presse de l'an 2! Car chez Reworld, les cartes de fidélité auraient fâcheusement tendance à remplacer les cartes de presse.

Ici on ne parle plus ni de journaux ni de titres mais de marques, le journaliste s'est mué en chargé de contenus, et le contenu se doit d'être rapidement monétisé. Alors à ce rythme là des erreurs capitales ont bien sûr été commises alors que des non-sens magistraux émaillent régulièrement la production de Science & Vie. D'où le soulèvement des journalistes qui s'honorent malgré tout à vouloir réparer les dégâts, d'où la fronde d'un collectif de 269 chercheurs et scientifiques affolés de découvrir d'inhabituels contre-vérités dans les colonnes du titre, d'où l'indignation de plusieurs députés alertés par la déclaration de démission générale de l'ensemble de la rédaction, et d'où, au final, l'oreille attentive que vient de porter Roselyne Bachelot à cette sourde remise en question des principes journalistiques.

Une mission pour réfléchir, un rapport pour trancher

Ce sera donc à la présidente de la CPPAP de tracer les meilleures pistes à suivre. Du moins devra t-elle essayer de faire le tri entre la presse, la presse imprimée, la presse numérique, la presse en ligne, la vraie fausse presse, la presse libre, la presse qui a droit aux droits, les droits de la presse… En d'autres termes, bonne chance madame la Présidente. Laurence Franceschini n'en est toutefois pas à son coup d'essai pour avoir déjà participé à plusieurs travaux sur le sujet. Elle aura notamment apporté son aide à Emmanuel Hoog, l'ex-PDG de l'Agence France Presse, qui avait été lui même l'auteur d'un rapport abordant un sujet connexe. Fin 2018, les deux ministres de la Culture successifs (Françoise Nyssen et Franck Riester) lui avaient en effet commandé une étude sur la création d'une instance de déontologie de la presse et des médias. La lettre de mission qu'il recevait à cette époque n'était guère éloignée des soucis actuels : "A heure de l'abondance des contenus, la distinction doit en effet, plus que jamais, être faite entre l'information professionnelle, obéissant à des standards journalistiques exigeants, et les autres contenus informatifs. La question se pose avec la même acuité pour la presse papier, ses déclinaisons numériques, les médias audiovisuels et les médias exclusivement numériques". M Hoog rendra ses conclusions en Mars 2019.

Le Rapport Hoog , réclamé en 2019 par 2 ministres de la Culture - Reflets
Le Rapport Hoog , réclamé en 2019 par 2 ministres de la Culture - Reflets

Ce pavé de 220 pages débutait sur ces mots: "La déontologie journalistique et l’éventuelle création d’une instance d’autorégulation et de médiation de l’information suscitent le débat en France depuis plusieurs années", et se concluait de la sorte : "face à la crise économique et démocratique, l’esprit de défiance mine l’espace public et ses acteurs. Le rassemblement de tous ceux qui partagent le métier d’informer, ses valeurs et ses bonnes pratiques n’est pas une chose aisée. Cela ne peut pas passer par la loi, cela passera d’abord par la prise de responsabilité individuelle et collective d’une profession qui a plus intérêt que toute autre à briser le cercle vicieux de la défiance". Bref, après quelques discussions conflictuelles et autres divergences d'esprits contraires, le rapport Hoog fut soigneusement archivé. A la décharge de son auteur, il est évident que chercher à soumettre la presse à une quelconque autorité, fut-elle indépendante et pétrie d'intentions nobles, n'est assurément pas chose aisée tant la liberté est dans le titre.

Sans faire état d'une méfiance exagérée, en pourrait de nouveau en venir à redouter que le coup porté en direction de Reworld ne soit prétexte à pénaliser des titres de presse dont la ligne éditoriale ne serait pas au goût des humeurs ou des époques. Mais après tout pourquoi se montrer si regardant alors que l'avenir des grands pôles d'information dépend de l'avis éclairé d'humbles philosophes. A la volée et pour mémoire citons quelques uns de ces Bénédictins de la presse: Patrick Drahi, Xavier Niel, Arnaud Lagardère, François Pinault, Vincent Bolloré, Mathieu Pigasse, Martin Bouygues, Daniel Kretinsky… On ne serait pas davantage inquiet même si Jeff Bezos venait à déclarer son intention de lâcher Amazon pour acheter le Washington Post, ou bien si Pascal Chevallier se mettaient à tutoyer et à comprendre les Dieux des GAFAM: "Comme on est plus proche d’eux que d’autres en tant qu’acteur technologique, on se parle bien. On a souvent été avant-gardistes sur la vidéo et le techno. Comme eux, notre boulot est de monétiser des audiences, donc on se comprend plutôt bien.".

Mais oublions ces inutiles craintes, relent du vieux monde, et souhaitons légitimement que les travaux de Mme. Franceschini soient suivis de vertueux effets. Et pour mieux s'en convaincre nous l'avons contactée pour l'interroger sur la façon dont elle percevait l'ampleur de sa tâche. Ses réflexions franches et sans détour sont à rapporter à la diligence avec laquelle elle s'est obligée à nous répondre.

Mme Franceschini? Il semblerait que Reworld souhaite vous faire passer un message... - Capture écran
Mme Franceschini? Il semblerait que Reworld souhaite vous faire passer un message... - Capture écran

L'interview Mission impossible de Reflets

Reflets : Madame la Ministre s'est ouverte d'une position marquée vis-à-vis de la rédaction de Science & Vie. Cela peut-il gêner votre objectivité dans la mission qui vous est confiée ?

L. Franceschini : "Non, Pas du tout, je ne suis absolument pas gênée par cela. Ce que Roseline Bachelot constate, pas du tout dans toute la presse et justement il s'agit que cela ne se répande pas, c'est une tentation d'évolution de certains modèles économiques pour monétiser davantage le lectorat, l'audience, donc une tendance qui vise à faire davantage une production de contenu plutôt qu'une production d'informations traitées de manière journalistique, faite et écrite par des journalistes professionnels. Ce qu'elle constate aussi, c'est que plus on identifiera ce qu'est la presse par rapport à tout l'univers du numérique, où tout le monde peut émettre de l'information et où les fausses informations qui ne respectent pas les principes du travail journalistique se répandent, sera une bonne chose. D'où la question qu'elle pose, de savoir s'il ne faudrait pas conditionner davantage les aides à la presse à la présence de journalistes professionnels, avec toute la garantie que cela peut représenter"

Quelle est la forme exacte et la portée de votre mission ?

L. Franceschini : "Ce n'est pas comme une mission parlementaire, c'est la demande d'un rapport afin d'étudier une question. Ce rapport sera rendu à la fin du mois de mars. J'auditionne beaucoup de personnes depuis le mois de janvier. La portée d'une mission est très modeste, moi je vais faire des propositions. Je ne sais pas encore d'ailleurs si cela se traduira par des propositions de modifications de textes législatifs ou de textes réglementaires, mais probablement s'agissant des textes réglementaires; et une évolution également de ce qu'on appelle la doctrine interne de la CPPAP, c'est-à-dire la manière dont la Commission interprète les critères de la loi, mais à partir de là, c'est de toute façon au ministère de décider. Et d'ailleurs, le ministère peut très bien décider de mettre mon rapport au frigo…!"

Pensez-vous que cette mission soit une remise en cause des fondements et de l'utilité de la CPPAP ?

L. Franceschini :"Non je ne l'ai pas du tout pris comme ça. Ce qui est vrai c'est que dans les textes de la CPPAP, en particulier l'article d18 du code des postes et des communications et du 19-2 de l'information politique et générale; il n'y a nulle part la condition d'avoir une rédaction composée de journalistes professionnels. Ce n'est absolument pas une remise en cause, l'idée c'est de justement de renforcer les critères pour donner à la CPPAP les moyens de s'appuyer sur des critères complétés pour délivrer' le certificat d'inscription qui demeure le sésame pour obtenir les aides directes et indirectes"

On semble découvrir aujourd'hui qu'une rédaction doit être composée de journalistes professionnels. Est-ce du fait de la presse en ligne ?

L. Franceschini :"L'affaire n'est pas partie des services de presse en ligne (SPEL), elle est partie de la presse imprimée! D'autant que pour la presse en ligne, le texte de 2009 est différent de celui pour la presse imprimée car il oblige les SPEL à avoir un contenu original, un traitement journalistique des sujets, toute expression qu'on ne retrouve pas pour la presse imprimée, et, s'agissant des SPEL d'information politique et générale, eux, doivent avoir, et c'est quelque chose que la CPPAP vérifie, au moins 1 journaliste professionnel. Donc cette affaire n'est pas partie de la presse en ligne".

Avez-vous pu, souhaité, ou recevoir les dirigeants de Reworld Media ?

L. Franceschini: "Je les rencontrerais peut-être, ils ne se sont pas manifestés de leur coté. J'ai rencontré les organisations professionnelles, lorsque les gens se manifestent je les rencontre, eux, ne se sont pas manifestés de leur côté".

Fleur Pellerin se désengage de la gouvernance de Reworld Media : fait du hasard ou est-ce préférable? Avez-vous eu des échanges avec elle à ce propos ?

L. Franceschini : "Pas du tout, là dessus je n'ai aucun éclairage".

Le journalisme n'a plus bonne presse chez Reworld: Tout cela est finit, Il faut vivre avec son temps. Que pensez-vous de cette affirmation ?

L. Franceschini : "Ça leur appartient, je ne commenterai pas ce genre de déclaration. Simplement Je pense que si on faisait un sondage dans la rue, de manière intuitive le citoyen dirait que presse égale journalistes, et c'est d'ailleurs peut-être pour ça que la condition, jusqu’à présent, n'a pas été posée. Tout cela est tellement lié, la presse et les journalistes, c'est la distinction avec toute autre production de contenus. C'est la raison pour laquelle on demande tellement à ce que soient identifiées les plages de publie-reportages pour les distinguer d'articles écrits par un journaliste. Cette déclaration, elle leur appartient mais encore une fois, il ne faut pas se méprendre, là ce qui nous est demandé c'est de compléter un critère pour avoir accès aux aides. A la hauteur où l'État aide la presse, il est légitime de songer à ajouter ce type de critère, et puis libre à ceux qui ne veulent pas bénéficier d'aides à la presse de ne pas avoir de numéro de CPPAP, ça existe…"

Reworld: le milliard, le milliard, le milliard…

La presse 2.0, un nouvel Eldorado pour lonesome cowboys sans foi ni loi?  - Capture d'écran
La presse 2.0, un nouvel Eldorado pour lonesome cowboys sans foi ni loi? - Capture d'écran

Un milliard… Respirons bien fort et gardons le sourire. Mais quand même, nous, vous, ils, Roselyne et Laurence comprises, bref tous ces gens du vieux monde qui refusent de vivre avec leur temps, ils peuvent tout de même se la poser cette question idiote: mais comment font-ils chez Reworld pour viser si ouvertement le milliard de chiffre d'affaires après avoir empocher les 33 millions d'aides à la presse? De mon côté, et sans jamais prétendre que la réactivité des cadets ne serait pas à la hauteur de l'expérience des aînés, je me suis interrogé sur ce miracle générationnel et scientifique. Façon réflexion 2.0. Et bien figurez-vous que j'ai peut-être la réponse. Du moins en partie, ou bien sur le contenu. Voici comment se faire aider avec 1 milliard en tête, en 6 étapes ...

Étape n° 1: Avoir des amis sur le Net

On ferme les yeux d'un côté, on rigole bien de l'autre - Capture d'écran
On ferme les yeux d'un côté, on rigole bien de l'autre - Capture d'écran

Peu avare de compliments l'interviewer congratule ici le génie de l'interviewé. Si vous souhaitez assister à un grand moment de Masterclass journalistique c'est par ici que cela se passe (ici)

Étape n° 2: Avoir de bons amis qui font de la télé

Mission  Patrimoine, l'une des dernières créations de Reworld - Capture d'écran
Mission Patrimoine, l'une des dernières créations de Reworld - Capture d'écran

Le patrimoine c'est tendance, ça vous parle de l'histoire de France et ça fait appel à la générosité du cœur. S'il vous plait M. Bern, pouvez-vous inscrire le journalisme au menu de la sauvegarde du patrimoine Culturel…

Étape n° 3: Savoir se méfier des bons amis qui font de la télé

La clinique du  Docteur Cymes, un établissement  qui échappe en partie à Reworld... - Capture d'écran
La clinique du Docteur Cymes, un établissement qui échappe en partie à Reworld... - Capture d'écran

Pour Reword le Dr Good avait portant toutes les qualités requises. Il est so Good _ pour la nourriture, _Good teacher pour les Kid's et Good véto avec les toutous. Mais pas de chance, le bon docteur de la télé a préféré filer chez la concurrence pour gérer son site internet et sa plateforme santé autour de la marque du Dr Good. Et si l'impression de l'édition papier reste l'apanage de Reworld, Michel Cymes a ordonné de pouvoir conserver son staff rédactionnel en propre. Faut toujours se méfier de ses trop Good amis.

Étape n° 4: Avoir des amis parmi les amis de l'année

Hasard des rencontres entre hommes de l'année. Qu'il l'eut crû...  - Capture d'écran
Hasard des rencontres entre hommes de l'année. Qu'il l'eut crû... - Capture d'écran

Même jour, même heure, en marge de l'élection de l'agence de l'année 2019. Et devinez quoi, lors de cette soirée parrainée par le ministère de la Culture, l'homme de l'année ne fut autre que M Franck Riester en personne. Roulements de tambour, le meilleur homme des médias sera.... gagné! Ça doit créer des sacrés beaux souvenirs en commun une belle soirée comme celle là.

Étape n° 5: Avoir de très bons amis très haut placés

Rien à dire, un sans faute en ce qui concerne le carnet d'adresse - Capture d'écran
Rien à dire, un sans faute en ce qui concerne le carnet d'adresse - Capture d'écran

Comment résister à ne pas faire une séance photo avec le secrétaire d'État à la transition numérique, Cédric O, alors qu'il vient vous rendre une petite visite de courtoisie.

Étape n° 6: Avoir de très, très bons amis très, très haut placés

Scoop: l'ex ministre de la Culture, Fleur Pellerin plie bagage de chez Reworld... - Capture d'écran
Scoop: l'ex ministre de la Culture, Fleur Pellerin plie bagage de chez Reworld... - Capture d'écran

L'afffaire n'avait pas fait si grand bruit que cela dans les chaumières. Qui d'autre qu'un trader aura retenu que l'ex-ministre de la Culture aura siégé un an au conseil d'administration de Reworld? Elle en sort comme elle y est entrée, sur la pointe des pieds. Pour, officiellement, s'occuper de son fonds d’investissement perso. Plus rentable, moins exposé, préférable... allez savoir.

Et enfin du bon sirop typhon, typhon, typhon....

Ah, ce bon vieux remède disparu que les moins de 100 ans ne peuvent pas connaitre. Que les pauvres âmes perdues du vieux monde se rassurent, pour retrouver la vigueur d'antan elles peuvent désormais compter sur une bonne louchée de conseils made in Reworld Factory. J'ai bien noté la recette, elle est franchement nouvelle, facile à retenir, et elle donne envie de devenir journaliste. Pour faire de la bonne presse 2.0 à la façon d'Albert Londres il suffirait donc de: "vivre avec son temps! C'est fini tout ça. Seuls quelques journalistes parisiens parlent de cela. Parlez-vous entre journalistes parisiens. Il faut arrêter de relayer le discours de ceux qui se plaignent, cela ne sert à rien. Notre enjeu c’est de produire des contenus de qualité pour toucher les lecteurs via les bons canaux. Un bon contenu peut être relayé par des typologies de personnes différentes. C'est le lecteur qui décide de la qualité du contenu. La méthode de production nous ne souhaitons pas nous attarder dessus..."

Et puisque avec tant de retenue et d'humilité nous touchons là aux pensées les plus fines, me revient en mémoire une modeste bafouille qui faisait appel à d'autres valeurs : "Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire tort, il est de porter la plume dans la plaie".

Aussi pardonnez-moi Cher M. Reworld, mais je dois prendre congé de vous. Toute cette impétueuse jeunesse me fatigue et j'ai beaucoup de mal avec vos techniques modernes. De plus, j'ai une missive à faire parvenir à Mesdames Bachelot et Franceschini. Hélas, je vais perdre un temps précieux à la rédiger à la main car mon dernier pigeon s'est fait abattre au dessus de la Sologne. Bien à vous, et que les aides soient avec nous.

A l'ancienne... - Reflets
A l'ancienne... - Reflets

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