Science & Vie ou la bourse ?
La presse magazine sous idéologie comptable d'une mirifique Start-up Nation.
Question: comment faire de l'argent avec un groupe de presse. Réponse: réduire la masse salariale et accueillir de jeunes recrues formées en alternance. C'est fou comme tout devient limpide dans le monde éclairé des businessmen de la French-Tech…
Les hostilités sont ouvertes. D’un côté un magazine de renom créé en 1913, Science & Vie, et de l’autre Reworld Média, un Leading Media Group se reconnaissant comme éditeur de contenus de qualité résolument ancré dans l’ère des nouvelles technologies (sic). Deux mondes. Le premier s’honore de sa vérité scientifique, le second se félicite de ses cotations boursières.
Rappelons que Reworld s’est porté acquéreur de tous les journaux de l’éditeur italien Mondadori en 2019 (30 titres, dont S&V). La nouvelle direction vise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros pour 2021. Le big boss, Pascal Chevalier, n’hésite plus à se présenter comme «un geek reconverti dans le business». Quant à Jérémy Parola, le jeune directeur des activités numériques, lui, préfère se coiffer d’une réussite acquise au sein du journal économique La Tribune: «Quand je suis arrivé on était 300, je suis reparti, on était une vingtaine. On ne peut pas dire que ce soit un modèle d’hyper croissance, même si les choses faites étaient hyper belles, et j’en ressens encore aujourd’hui une grande fierté». À cette époque, le directeur de La Tribune n’est autre que Gautier Normand, l’actuel associé co-fondateur de Reworld Média.
Pas de quoi rassurer les journalistes de Science & Vie qui dénoncent de grossières erreurs éditoriales et déplorent « un nombre inimaginable d’informations erronées et publiées sur un site internet qui est désormais placé...