République des fiches et mécanisation des rapports sociaux
Le recours aux fichiers [cf volet n°1], dans le domaine de l'aide sociale en particulier, est particulièrement sournois et destructeur à bien des égards. Dans l’aide sociale, la notion de fichier est à double détente. Un "dossier social" n'est qu'un "dossier administratif" au sein d’une administration. Quand il est informatisé, c’est un dossier « sensible » au sens de la loi Informatique et Libertés (« appréciation sur les difficultés sociales des personnes », art. 25).
Le recours aux fichiers [cf volet n1], dans le domaine de l'aide sociale en particulier, est particulièrement sournois et destructeur à bien des égards.
Dans l’aide sociale, la notion de fichier est à double détente. Un "dossier social" n'est qu'un "dossier administratif" au sein d’une administration. Quand il est informatisé, c’est un dossier « sensible » au sens de la loi Informatique et Libertés (« appréciation sur les difficultés sociales des personnes », art. 25). Il y a donc le « fichier social » au sens « qui contient des informations sociales » (comme le fichier CAF); et le « fichier social » qui est tenu et abondé par des professionnels du social (celui d’une assistante sociale de quartier par exemple).
GLOIRE A LA CENTRALISATION
A la CAF et à la Sécu, ces deux dossiers — ‘prestations’ (allocations, remboursements sécu...) et le dossier ‘action sociale’ (fonds de secours sécu, prestations complémentaires locales CAF...) — cohabitent aujourd'hui, mais vont fusionner. « Ils étaient sur des logiciels bien séparés au début et non interconnectés... et tentent à être intégrés ou interconnectés actuellement », témoigne un professionnel.
Car la tendance est à la centralisation, au nom d'une certaine "efficience" des deniers publics. Ce qui est créé au niveau local, pour rassurer le bon peuple qui se méfie d'un Etat providence inquisiteur, peut devenir national...