Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Jacques Duplessy, Antoine Champagne - kitetoa

Qui sont les djihadistes français condamnés à mort en Irak ?

Eléments biographiques

Ils ont tous un lourd passé qui remonte, parfois, très loin.

Drapeau de l'Etat Islamique - D.R.

Douze djihadistes détenus à Bagdad, ont déjà été condamnés à la peine de mort. Capturés en Syrie, ils ont été expulsés par les Kurdes et les Américains qui les détenaient, vers l’Irak. Les procès ont duré entre 10 minutes et quelques heures. Le simple fait d’avoir rejoint une organisation terroriste est passible de la peine de mort. « Je voudrais vous dire, contrairement à ce que j'entends ici et là : le procès est équitable », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Driant à l'Assemblée Nationale. Façon de faire oublier que la France n’a pas réclamé de juger ses ressortissants sur son sol.Et que c'est probablement en accord avec les Etats-Unis que l'exfiltration vers l'Irak a été organisée. Il s’agit de « terroristes, bien connus de nos services » a martelé le ministre. Certes. Mais le gouvernement n’a surtout pas envie de faire revenir des djihadistes endurcis, pour certains, membres des premiers groupes salafistes djihadistes en France dans les années 2000 et s'aliéner l'opinion publique qui y est opposée. Comme d’autres pays (La Grande-Bretagne, la Russie, la Belgique, par exemple), la France s’accommode assez facilement de cette « délocalisation » des procès de ses ressortissants et de leur condamnation à mort. En laissant faire, comme nous l'expliquions dans un éditorial, la France renie ses valeurs. Ces djihadistes devraient être jugés et condamnés en France.

Kevin Gonot - D.R.
Kevin Gonot - D.R.

Kévin Gonot, né en novembre 1986 à Figeac dans le Lot, l’un des premiers à avoir été condamné, est un vieux routier du salafisme djihadiste en France. Dès 2005, « Abu Sofyan », pour ses amis, est très proche des frères Clain (qui revendiqueront les attaques du 13 novembre). Il se marie avec Jennifer, la nièce de Fabien Clain. A cette époque il avait déjà fait un séjour de six mois en Syrie. En octobre 2007, il dit aux policiers habiter au Caire depuis deux ans. Il y a côtoyé Jean-Michel Clain. Son demi-frère, Thomas Collange, était comme lui, membre de la cellule d’Artigat, sous la direction spirituelle de l’émir blanc Olivier Corel. Thomas Collange se convertit en 2001. Il convertit sa mère en 2002. Son père Stéphane et son frère suivront peu de temps après. Kévin Gonot faisait partie d’un groupe de six Français radicalisés arrêtés par la branche militaire du YPG le 13 décembre 2017 alors qu’ils tentaient de rejoindre Ras al-Aïn, ville syrienne située près de la frontière turque. Ils ont été transférés en Irak début 2019. Thomas Collange a également été arrêté par les forces kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD) en Syrie début 2018. Au sein de la cellule d’Artigat, Kévin Gonot fréquente également Sabri Essid, que l’on retrouvera plus tard dans des vidéos d’exécutions d’otages de l’Etat islamique.

Voilà ce qu’il raconte aux policiers le 24 octobre 2007 : « A ma naissance, je n'avais pas de religion et ce jusqu'à mes 16 ans environ. Ma mère et mon père étaient catholiques mais non pratiquants. Mon père a été déçu de la religion catholique, et n'y croyait plus du tout, à la différence de ma mère. C'est pour cette raison qu'ils ont fait le choix de ne pas me baptiser et de me laisser le choix de ma propre religion. En 6ème, mes parents m'ont inscrit dans une école privée car l'école publique était selon eux pas très fréquentable. Alors que j'étais en 3ème, mon grand-frère, Thomas Collange, s'est converti à l'Islam alors qu'il était à l'université. Il a rencontré des Maghrébins qui lui ont parlé de l'Islam et au fur e à mesure du temps, il s'est décidé à se tourner vers la religion musulmane car c'est cette seule religion qui lui a apporté des réponses probantes. N'ayant pas vu de réel changement dans la vie quotidienne de mon frère, celui-ci s'étant converti mais sans pratiquer plus que ça la religion, je n'ai pas eu envie de le suivre dans cette voie. Il s'est converti en février 2001. Mes parents et moi-même avons vu le changement radical de Thomas. Nous nous sommes posés beaucoup de questions et même eu peur de l'Islam. Ma mère, compréhensive, essayait de comprendre Thomas quant à ses changements. Elle s'est de plus en plus intéressée à l'Islam et elle s'est décidée à lire le Coran et à lire certains livres traitant de l'Islam. Et c'est après cette démarche qui a durée environ un an qu'elle a décidé de se convertir. Pour ce qui est de mon père, il s'est converti une semaine après ma mère et ce après avoir lu le Coran. C'est tette lecture du Coran qui lui a ouvert les yeux. Il s'est aussi conformé au principe religieux de l'Islam selon lequel une femme musulmane doit obligatoirement être mariée avec un homme de même confession. Moi, je me trouvais en vacances dans le Jura, chez une amie et à mon arrivée à la maison, j'ai découvert mes parents convertis. J'avoue avoir été assez surpris, de plus, personne ne m'avait vraiment parlé de cette religion. Mes parents, pendant 3 ou 4 mois essayaient de me parler et de me faire découvrir la religion musulmane, mais j'étais complètement fermé et je ne voulais rien savoir. Mais à force d'insister, je me suis tout de même ouvert au fur et à mesure du temps.

C'est à cette période qu'un groupe de tablighs invités par mon père s'est installé sur notre terrain pour une période de 2 ou 3 jours. Intellectuellement je voulais me convertir, mais j'avais encore du mal à changer mes habitudes de vie. J'ai décidé de ne pas entrer en contact avec eux, et même de les éviter. Et ce jusqu'au dernier jour où l'un d'eux, un jeune converti d'environ 25 ans, à discuté avec moi à propos de la religion. Il m'a dit que les choses pouvaient se faire graduellement et la première des choses à faire était de se convertir. Ce groupe venait de Clermont-Ferrand. A la suite de leur départ, j'ai beaucoup réfléchi, et je me suis décidé deux mois après à les rejoindre pour 3 ou 4 jours et à me convertir. Une fois converti à l'Islam, et toujours scolarisé, j'ai essayé de vivre dans le respect des pratiques de ma religion, mais je me suis aperçu que cela était particulièrement difficile. Par conséquent, j'ai décidé de passer mon baccalauréat et de partir à l'étranger pour apprendre l'arabe et pouvoir mettre en pratique tous les préceptes auxquels je croyais. J'ai donc obtenu mon baccalauréat et en septembre, j'ai décidé de me rendre à Damas en Syrie afin de suivre un enseignement linguistique pour apprendre l'arabe le plus rapidement. J'ai choisi la Syrie car mon frère Thomas devait s'y rendre pour les mêmes raisons que moi, alors nous avons décidé de cheminer ensemble sur la voie de l'apprentissage. J'ai intégré une école linguistique à Damas et j'ai commencé à apprendre l'arabe pendant environ quatre mois. Ensuite, je me suis rendu en Egypte, ou j'ai continué seul à suivre des cours de langue pour maîtriser l'arabe. Je tiens à préciser que dans ma démarche, j'ai toujours privilégié l'apprentissage de la langue aux sciences religieuses ».

Léonard Lopez - © Reflets
Léonard Lopez - © Reflets

Léonard Lopez, né le 13 avril 1986 à Paris, part en Irak puis en Syrie faire le jihad en juillet 2015 alors qu’il est sous contrôle judiciaire depuis le 1er mai 2010. Il s’enfuit avec sa femme et ses deux enfants. Il a été arrêté par les forces kurdes. Il est connu pour avoir été l’un des administrateurs du forum djihadiste Ansar Al-Haqq (« Les partisans de la vérité ») entre 2006 et 2010. Il était notamment trésorier. Il se faisait alors appeler Abou Ibrahim al-Andaloussi. Ce site était devenu un véritable point de ralliement pour tous les candidats au djihad (à l’époque en Irak et en Afghanistan principalement). Absent lors du procès, il avait été condamné en 2018 à cinq ans de prison. L’un des autres administrateurs était Farouk Ben Abbes, proche également des frères Clain. Selon une note déclassifiée des services de renseignements datée de 2009, « alors qu’il se trouvait dans la bande de Gaza », Farouk Ben Abbes « a été chargé […] par le groupe islamiste palestinien l’Armée de l’Islam de recruter des volontaires non arabes afin de commettre des attentats suicides en Israël […] puis des djihadistes afin de commettre des actions violentes en Europe et plus particulièrement en Belgique et en France ». Cité dans de nombreux dossiers terroristes, Farouk Ben Abbes n'a jamais été condamné, à part dans l'affaire Ansar Al-Haqq (quatre ans de prison - il a fait appel). Lorsqu’il vivait en France, Léonard Lopez avait été étudiant en comptabilité à l'IUT de Sceau et employé en 2007 d’une librairie musulmane, la « Librairie Sanaa » dans le 11ème arrondissement. Il a également été actif dans l’association Sanabil fondée en 2010 pour venir en aide « aux détenus musulmans » et « donner espoir aux oubliés de la Ummah ». L’association, dans laquelle seront ensuite actifs les frères Clain, sera dissoute par Bernard Cazeneuve en octobre 2016.

Mustapha Merzoughi - © Reflets
Mustapha Merzoughi - © Reflets

Mustapha Merzoughi, né le 23 avril 1982, est un ancien soldat de l’armée française, d’origine tunisienne. Il aurait servi entre 2000 et 2010 et notamment « en Afghanistan en 2009 », selon des aveux qu’il aurait faits à Bagdad. A ce titre, il aurait obtenu deux médailles. Probablement la médaille de la défense nationale et la médaille commémorative agrafe Afghanistan, selon une source militaire. « Les preuves et les aveux démontrent bien que vous avez adhéré au groupe État islamique, que vous avez travaillé dans sa branche militaire et en conséquence vous êtes condamné à la peine de mort par pendaison, conformément à l’article 4/1 de la loi antiterroriste n°13 », a indiqué le juge irakien. « Je ne suis pas coupable des crimes et des meurtres, je suis coupable d’être parti là-bas » en Syrie, a-t-il dit pendant son procès, avant d’ajouter : « Je demande pardon au peuple irakien, au peuple syrien, à la France et aux familles de victimes ». En France, il vivait à Toulouse d’où venaient aussi les frères Fabien et Jean-Michel Clain. Mais son nom n’apparaît dans aucune affaire de terrorisme importante, et notamment pas dans le dossier d’Artigat qui concerne la mouvance salafiste radicale de cette région. Mais il figure bien dans la base des quelque 700 Français partis « sur zone » constituée par la DGSI. Après avoir quitté l’armée et avant de rejoindre l’EI, il aurait travaillé en Belgique et au Maroc. Il est par ailleurs connu du renseignement français pour avoir été recruteur de jeunes femmes désirant se rendre en Syrie. Son nom est notamment apparu dans le dossier d’une mineure ayant tenté de rejoindre la Syrie en août 2015 avant d’être retrouvée par son père en Turquie.

Après avoir « prêté allégeance devant un chef de l’EI au visage masqué à Mossoul » parce que « les chefs avaient peur d’être reconnus ou identifiés par les combattants étrangers dont ils redoutaient qu’ils soient des espions », « Abou Omrane al-Faranssi », au sein de l’État Islamique, a suivi « des formations obligatoires religieuses et militaires à Mossoul » et a ensuite reçu « une Kalachnikov et un salaire mensuel de 200 dollars ».

Salim Machou - © Reflets
Salim Machou - © Reflets

Salim Machou, 41 ans, a appartenu à la brigade Tariq ibn Ziyad, une unité de l'EI menée par un ancien légionnaire français, Abdelilah Himich, selon le Centre d’Analyse du Terrorisme (CAT). Cette « cellule de combattants européens, vivier d'auteurs d'attaques », a compté jusqu'à « 300 membres », selon les autorités américaines. Toujours selon le CAT, Salim Machou aurait hébergé à Raqa Jonathan Geffroy, un Français capturé en Syrie et remis à la justice française qui a fait de nombreuses révélations, notamment sur les frères Clain.

Brahim Nejara - © Reflets
Brahim Nejara - © Reflets

Brahim Nejara, né le 15 juin 1986, originaire de Meyzieu près de Lyon, aurait rejoint la Syrie en décembre 2013 à bord d’un 4x4 financé avec des crédits à la consommation. « Abou Souleyman » y fréquente Foued Mohamed-Aggad, l'un des kamikazes du Bataclan. Selon une note des services de renseignement de 2014, Foued Mohamed-Aggad hébergeait en août 2014 dans sa maison à Shadaddi, Salima, la femme de Brahim Nejara. Il avait pour projet d’adopter les enfants de ce dernier. Ce qui faisait dire aux services français que, soit Brahim Nejara était mort, soit il avait répudié sa femme. La note des services français était prémonitoire en ce qui concerne Foued Mohamed-Aggad : « il précise à sa mère que s'il devait revenir en France « ce serait pour faire un sale truc » précisant qu' « il ne resterait même pas deux jours, même un jour ! Ces paroles sont sans équivoque quant aux desseins terroristes qu'envisage de mettre en œuvre Foued Mohamed-Aggad s'il devait revenir sur le territoire national ». Brahim Nejara apparaît une dizaine de jours après les attentats à Paris dans une vidéo de l’État islamique intitulée « Paris s'est effondré ».

Brahim Nejara menaçant la France dans une vidéo de l'EI. - © Reflets
Brahim Nejara menaçant la France dans une vidéo de l'EI. - © Reflets

Son visage masqué par une cagoule, il a été trahi par sa corpulence et son bégaiement. Il se félicitait des attentats et appelait les musulmans français à perpétrer des attentats du même ordre. Ses frères Zied et Sami ont été interpellés en mai 2016, par crainte d’un attentat dans le stade de Dècines, à Lyon, à quelques semaines de l’Euro. Zied travaillait dans une société de nettoyage et avait accès au stade. La perquisition avait mis à jour une abondante documentation islamiste. Salima Nejara, sa femme, est la sœur de Ahmed Mokdad qui était impliqué dans le dossier Forsane Alizza (Les cavaliers de la fierté). Brahim Nejara avait été mis en examen en juin 2016 pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste, pour son rôle en Syrie. Lors de son procès le juge lui a demandé de parler plus fort : «_ parle plus fort ! Comme tu le faisais dans ta vidéo en menaçant la France_ ».

Mohamed Berriri - © Reflets
Mohamed Berriri - © Reflets

Mohamed Berriri, Tunisien de 24 ans, résidait à Cagnes-sur-Mer avant son départ pour la Syrie en 2014 ou 2015, après être passé par l'Italie. Figurant lui aussi dans la liste des Français « partis sur zone » de la DGSI, il est le plus jeune des Français jugés à Bagdad. En Syrie, il a été localisé dans les villes d'Al-Bab et Manbij, selon son profil Facebook toujours en ligne, mais inactif depuis juin 2015. Son procès a duré moins d’une heure, selon la correspondante de l’AFP.

Fodil Tahar Aouidate - © Reflets
Fodil Tahar Aouidate - © Reflets

Fodil Tahar Aouidate, « Abû Abdilah al Firansi », originaire de Roubaix, a rallié la Syrie en 2013 et y a été rejoint par 22 membres de sa famille. Ses deux sœurs sont condamnées en France pour financement du terrorisme après avoir envoyé en Syrie près de 15.000 euros collectés, notamment des allocations familiales perçues par des membres de leur famille après leur départ. « Mon beau-frère me disait « viens, ici tu peux vivre en musulman, alors qu'en France, ils combattent l'islam » », a expliqué Fodil Tahar Aouidate aux juges. Il avait initialement indiqué avoir été torturé par les enquêteurs irakiens, mais « selon le rapport médical, il n'y a pas de traces de torture sur son corps » a affirmé le juge Ahmad Mohammad qui a décidé le condamner à mort.

Le numéro de téléphone turc de sa femme, Sanaa El Arrej, était en communication avec celui de Hasna Aït Boulahcen, cousine de Abdelhamid Abaaoud morte dans l’assaut du RAID de l’appartement du 8 rue du Corbillon à Saint-Denis.

Fodil Tahar Aouidate dans une vidéo de l'EI - © Reflets
Fodil Tahar Aouidate dans une vidéo de l'EI - © Reflets

Fodil Tahar Aouidate est par ailleurs identifié par les services de la DGSI, comme apparaissant dans une vidéo intitulée « Combattez les par vos mains, Allah les châtira » dans laquelle, masqué, il indique « Allah nous a accordé le grand plaisir et le grand bonheur de voir souffrir ces mécréants comme nous nous souffrons ici, voir leurs proches mourir comme nous voyons nos proches mourir. Nous disons à ces mécréants que tout cela est le résultat de leurs frappes. Tant que vous continuerez à frapper les terres des musulmans, nous continuerons à frapper chez vous ».

Karam El Harchaoui - Photo "Copains d'avant"
Karam El Harchaoui - Photo "Copains d'avant"

Capturé en Syrie, Karam El Harchaoui, un Français domicilié à Etterbeek en Belgique où il était sans emploi, avant son départ vers les rangs de l’État Islamique en Syrie en 2014, a été remis aux autorités irakiennes, au début du mois de mars. Français de 33 ans (né le 30 mai 1986), il a quitté Etterbeek où il était domicilié pour intégrer les rangs de l’État Islamique, le 11 juillet 2014. Il était accompagné de son frère Abdelali, 27 ans, supposé mort depuis. Il a suivi des études à Vichy et s’est marié avec une Belge en Syrie. Ils se sont rendus tous les deux aux Forces Démocratiques Syriennes le 4 octobre 2018.

Vianney Ouraghi - © Reflets
Vianney Ouraghi - © Reflets

Vianney Ouraghi, 28 ans, ancien étudiant en psychologie, originaire de Villeneuve-d'Ascq, a rejoint l'EI dès la proclamation du califat en juillet 2014. Fin 2015, gravement blessé à la hanche, son décès a été annoncé à sa famille. Une information qu'il démentira par la suite. Ce Français, d'origine algérienne, a reconnu devant le juge avoir « travaillé avec Daech ». « Mais je n'ai pas participé aux combats ni en Syrie ni en Irak ». Des aveux jugés suffisants par le tribunal antiterroriste qui a décidé de le condamner également à mort.

Mohamed Yassine Sakkam - Reportage France 2
Mohamed Yassine Sakkam - Reportage France 2

Mohamed Yassine Sakkam, né le 14 avril 1990, originaire de Saint-Just, est l’un des derniers (en 2014) de la vingtaine de jeunes ayant quitté Lunel, commune française de 25.000 habitants située dans le département de l'Hérault, pour la Syrie. Il est apparu à de nombreuses reprises à visage découvert dans des interviews avec la presse française (France 2). Dans une interview à France 2 après son arrestation, il indique avoir connu sur place deux kamikazes du Bataclan. Son frère Karim est mort en kamikaze en avril 2015 à un poste frontière entre l’Irak et la Jordanie. « Je reconnais avoir fait allégeance à l'EI. Je touchais un salaire de 70 dollars par mois », a-t-il indiqué pendant son procès. « En France, je ne m'intéressais à rien, ni à la Palestine, ni à l'Irak, ni à la guerre. Je pensais seulement à gagner de l'argent. Entre deux verres (d'alcool) et de la cocaïne, j'ai appelé mon frère (en Syrie) et je lui ai dit : "je viens te voir" », a-t-il précisé. Sa femme, une française épousée sur place et ses deux enfants sont toujours détenus en Syrie. Il avait menacé, via Facebook, les journalistes et auteurs du "Chaudron français" (éditions Grasset) Jean-Michel Décugis et Marc Leplongeon, de les « égorger avec le sourire ». Mohamed Yassine Sakkam s’était affiché sur les réseaux sociaux armes à la main. Il avait fait partie de la Katiba d’Abdelilah Himich. Il est décrit par deux jeunes lunellois Hamza M. et Abdelmajid R., sur écoute, comme une personne instable, un « taré ».

Mourad Belhomme - CAT
Mourad Belhomme - CAT
Mourad Delhomme. Ce Français de 40 ans né en Algérie, qui habitait Meaux, a été arrêté l’année dernière en Syrie. Son nom apparaît dans dossier Merah. Il a appelé Mohamed Merah. Mais aucune investigation supplémentaire n'a été faite. Selon le CAT, il aurait « exercé les fonctions de juge » au sein des très redoutés tribunaux de l’EI, qui ordonnaient régulièrement châtiments corporels et exécutions sommaires.

Bilel Kabaoui - © Reflets
Bilel Kabaoui - © Reflets
Bilel Kabaoui

Originaire de Sèvres (Hauts-de-Seine), Bilel Kabaoui, 32 ans, a rejoint la Syrie durant l’été 2014.

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