La France délocalise la peine de mort
L'Irak chargé de la basse besogne avec la bénédiction de Paris
Le dossier des "revenants", les djihadistes français partis "sur zone" empoisonne la vie de l'exécutif. La condamnation à mort de 12 d'entre eux rappelle les pires heures des années Bush...
Au fil des ans, depuis le 11 septembre 2001, la lutte contre le terrorisme a donné lieu à toutes les expérimentations, à tous les renoncements. L'exemple vient des Etats-Unis. On pouvait penser le pire derrière nous. Il y a eu les enlèvements partout dans le monde, hors de tout cadre judiciaire, les vols secrets de la CIA et les prisons secrètes, les éliminations ciblées (ou pas) par drones, la légalisation de la torture, il y a eu les emprisonnements sans perspective de procès ... A cette époque, les Etats-Unis trouvaient tout à fait normal de déposer dans un pays fâché avec les droits de l'homme un terroriste présumé pour qu'il y a soit interrogé avec des méthodes "musclées". En 2019, douze djihadistes (Un Tunisien résident en France et 11 Français) ont été expulsés de Syrie, où ils avaient été arrêtés puis détenus par les forces kurdes et les Etats-Unis, vers l'Irak. Ils y ont été jugés et y ont été condamnés à mort par pendaison. On peut penser ce que l'on veut de ces djihadistes, nombre d'entre eux ont un passé long comme un jour sans pain. Mais rien ne justifie que l'on délocalise leur jugement en Irak, que l'on délocalise leur condamnation à mort, qu'on l'accepte. On ne peut pas abandonner ses principes au nom de la lutte contre le terrorisme.
Les procès des potentiels "revenants" ont duré entre 10 minutes et quelques heures. Le simple fait d’avoir rejoint une organisation terroriste est passible de la...