Premier procès contre la presse de la part de la République en Marche
C'est bien entendu tout seul que le parti dont le président de la république ne fait plus partie a décidé de poursuivre un journal. Une première pour ce quinquennat, qu'il faut donc saluer comme il se doit. La Lettre A avait passé en revue les Macron leaks pour en retirer, notamment, des enseignements sur les grands donateurs d'En Marche. Quatre articles avaient été publiés. La république en marche (REM) ne poursuit la Lettre A que pour un seul article. Celui sur les donateurs.
C'est bien entendu tout seul que le parti dont le président de la république ne fait plus partie a décidé de poursuivre un journal. Une première pour ce quinquennat, qu'il faut donc saluer comme il se doit. La Lettre A avait passé en revue les Macron leaks pour en retirer, notamment, des enseignements sur les grands donateurs d'En Marche. Quatre articles avaient été publiés. La république en marche (REM) ne poursuit la Lettre A que pour un seul article. Celui sur les donateurs. Mais attention, il y a une subtilité. Et elle nous parle, vous allez comprendre. La REM ne poursuit pas la Lettre A pour diffamation, ou un quelconque délit de presse, mais pour "recel d'atteinte à un système automatisé de données". Un peu comme quelqu'un qui, au détour d'une recherche Google aurait trouvé des documents référencés par le moteur de recherche, mais qui en en faisant état serait poursuivi.
Nous avons donc un journal poursuivi façon Bluetouff 2.0.
Le message envoyé par la REM est assez intéressant pour les journalistes. Si un leak apparaît, si un lanceur d'alerte vous contacte avec des documents qui ne sont pas censés être publics, surtout n'en faites rien, parce que sinon, vous vous retrouverez devant un tribunal. Et comme les équipes juridiques de la REM sont inventives, ils vous trouveront un levier juridique bien tordu pour vous faire condamner. Et dans le cas où vous trouveriez un document sur Internet qui vous semble mériter...