Pourquoi Reflets a décidé de continuer de publier son enquête sur Altice
Patrick Drahi ne nous fera pas taire
Le 6 octobre 2022, la rédaction de Reflets a été condamnée à se taire au motif que nous pourrions à l'avenir menacer le secret des affaires. La liberté de l'information est sérieusement remise en cause par la justice. Face à ce jugement incroyable, notre journal est entré en résistance en continuant de publier notre enquête d'intérêt général.
Reflets ne transige pas avec la liberté d'expression. Informer ne peut pas être un délit. C'est pourquoi, après un court débat interne et un vote à l'unanimité, notre journal a fait le choix de continuer de publier son enquête, qui est d'intérêt général.
La décision du tribunal de commerce de Nanterre est du jamais vu : au nom du secret des affaires, il est décidé d’une censure préalable de toutes informations susceptibles d’être publiées sur cette entreprise au nom d'une putative violation du secret des affaires. En somme, nous sommes condamnés avant même d'avoir commis le moindre délit.
Le tribunal exigeait dans son ordonnance que Reflets ne publie plus d'informations, sans même préciser lesquelles.
Nous avons fait appel.
Des juges professionnels (ce que ne sont pas ceux du tribunal de commerce) vont donc se pencher sur ce dossier dans des délais que nous espérons assez raisonnables.
Entre temps, les médias et les journalistes ont vivement réagi face à cette menace qui concerne toute la profession. A ce jour plus de 100 journaux, syndicats, journalistes, ont signé une tribune initiée par le Fonds pour une Presse Libre : « Drahi ne nous fera pas taire ».
Les procès-bâillons visant à épuiser financièrement la presse, initiés par des milliardaires ou des entreprises aux moyens financiers colossaux posent réellement question. Quelle démocratie peut exister sans une presse libre, comment le citoyen peut-il faire des choix sans avoir accès à une...