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Dossier
par Rédaction

Pour la plupart des développeurs d'Eagle, ni débat, ni cas de conscience

Business is business...

Mais qu'est-ce qui peut bien motiver des développeur à coder des armes numériques ? En tout cas, le sujet n'a pas provoqué de discussions en interne.

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Lorsque Bull décide, AmesysGate oblige, de se défaire de son activité Eagle, le groupe publie un communiqué minimisant l'importance de cette "branche". En clair, cela représentait "0,5%" du chiffre d'affaires et environ une "dizaine de personnes". Nous nous étions longuement interrogés sur les motivations de cette dizaine de personnes. En effet, lorsque l'on travaille sur Eagle (devenu plus tard Cerebro), il faut une sacrée motivation. Impossible de ne pas avoir conscience de ce à quoi va servir le produit sur lequel on travaille. Libye, Arabie Saoudite, Maroc, Qatar, Gabon, Emirats Arabes Unis, la liste des clients est longue et a un point commun : tous ces pays sont fâchés avec les Droits de l'Homme. Une certitude : des opposants vont être traqués avec l'aide du produit Eagle. Et les méthodes policières dans ces pays passent souvent par la torture. Elles sont à tout le moins "musclées". Lorsque l'on travaille sur ce produit, que l'on se rend dans ces pays pour l'installation, on ne peut se permettre de faire l'autruche. "LesDix", comme nous les avions appelés, savaient, et cela ne les gênait pas. Toutes sortes d'explications viennent à l'esprit. Le challenge intellectuel lié aux développements informatiques, la rémunération… Aucune ne permet d'effacer la problématique éthique et morale posée.

LesDix, dans Amesys, c'est principalement :

  • Nicolas Deckmyn
  • Amadou Barry
  • Talaï...
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