Qatar : les Fingers de Mr Qatbury
Webmails, forums, vidéos postées sur Youtube : des cibles précises
L'installation d'un système d'interception massif au Qatar s'est déroulé en trois phases. Le DPI made in France vise les opposants au régime.
Dès 2007, Amesys déploie pour le State Security Bureau qatari (SSB) les deux premières phases de mise en œuvre de sa solution d'interception des communications, Eagle. Pour le client "Finger" (le Qatar), le déploiement s'est déroulé en trois phases, « Qatburry 1 », « Qatburry 2 et « Qatburry 3 ». Cette dernière étape est intervenue dans le cadre d'un contrat établi en 2012 entre le Qatar et Advanced Middle East Systems (AMES), l'une des deux sociétés qui ont succédé à Amesys et qui s'est installée à Dubai, aux Émirats Arabes Unis.
En effet, le service de renseignement qatari (SSB) prévoit une évolution de la capacité des réseaux des deux principaux fournisseurs d'accès à Internet du pays, Vodafone et QTel, ce dernier étant aujourd'hui connu sous le nom de Ooredoo. La capacité du système Eagle installé lors des deux premières phases n'est que de 10 Gbps (gigabits par seconde). Qatburry70G (ou Qatburry3) prévoit de multiplier par sept la capacité d'interception et de traitement du système Eagle, pour la porter à 70 Gbps. Cette phase du programme doit également permettre d'archiver une année de trafic intercepté pour un réseau « de 50Gbps en pic ».
Aujourd'hui, ce sont des débits qui n'impressionnent guère, mais, quelques années en arrière, il s'agissait de la capacité totale d'un pays comme le Qatar ou le débit maximum était de l'ordre d'une poignée de Mbps par abonné. On peut aussi en tirer une...