Manifestation contre le projet de loi sécurité globale
Le retour des syndicats et des politiques
Balayés par le mouvement des gilets jaunes pendant deux ans, les syndicats (de la presse principalement) ont repris du poil de la bête à l'occasion de cette manifestation. Les politiques ont fait des apparitions. C'est bon pour l'image.

C'est à l'appel de nombreuses organisations, syndicats et organisations professionnelles de la presse que la manifestation contre la loi sécurité globale s'est tenue mardi 17 novembre 2020 devant les locaux de l'Assemblée nationale, place du Président Edouard Herriot.
Les syndicats de journalistes ont tous pris la parole pour exprimer leur rejet de ce énième projet de loi liberticide. Une nouveauté en termes de manifestations. Les gilets jaunes avaient jusqu'ici occupé le devant de la scène depuis deux ans, reléguant les manifestations organisées par des syndicats au deuxième plan. De même, les politiques, largement déconsidérés et peu appréciés des gilets jaunes, ont fait des apparitions dans la manifestation. Certain ont pris le micro, comme Jean-Luc Mélenchon, d'autres pas, comme un député des Landes ou François Ruffin. Les lois liberticides ne sont pas l'apanage de la majorité LREM, elles ont été votées par la droite depuis Pasqua comme par la gauche, jusqu'à Valls...
Le choix du lieu était particulièrement peu prudent, encore pire que la place de la République. Une véritable nasse naturelle. Fort heureusement, aucun incident n'est intervenu jusqu'à la fin de la manifestation, qui aurait pu servir de prétexte aux forces de l'ordre pur lancer une charge. Les BRAV du préfet Didier Lallement attendaient d'ailleurs leur moment sur le boulevard Saint-Germain pendant la manifestation. Des heurts sont intervenus après la dispersion. Plusieurs journalistes ont été malmenés par les forces de l'ordre qui avaient visiblement bien compris le message envoyé par la majorité LREM : les journalistes ne sont pas les bienvenus sur les manifestations.
L'aspect liberticide des lois poussées par le pouvoir en place commence à sérieusement inquiéter, y compris à l'ONU dont les experts du conseil des droits de l'Homme estime que cette loi porte « des atteintes importantes aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales, notamment le droit à la vie privée, le droit à la liberté d’expression et d’opinion, et le droit à la liberté d’association et de réunion pacifique » et place, indique Le Monde « la France en contradiction avec la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention européenne des droits de l’homme ». Pas moins.

















