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Édito
par Antoine Champagne - kitetoa

Les clowns de la cyber-sécurité font-ils peur ?

Reflets vous parlait récemment des clowns. Et cela a déclenché une passe d'armes dans les commentaires. Aujourd'hui, passons des clowns réels aux clowns de la cyber-sécurité. Comme dans toute branche de la société, il y a aussi des clowns dans le monde de la cyber-sécurité. Il y a les vendeurs d'applications miracles qui protègent des virus passé, présents et futurs. Ceux qui vous assurent une protection garantie à 100% contre toutes les menaces.

Reflets vous parlait récemment des clowns. Et cela a déclenché une passe d'armes dans les commentaires. Aujourd'hui, passons des clowns réels aux clowns de la cyber-sécurité. Comme dans toute branche de la société, il y a aussi des clowns dans le monde de la cyber-sécurité. Il y a les vendeurs d'applications miracles qui protègent des virus passé, présents et futurs. Ceux qui vous assurent une protection garantie à 100% contre toutes les menaces. Il y a aussi les experts qui ont découvert Internet sur le tard mais qui ont la solution à tous vos problèmes, ceux qui paradent et se font une spécialité des effets de manche anxiogènes : "les cyber-pirates Chinois sont à nos portes, l'Elysée a été piraté par les Etats-Unis, le cyber-Pearl Harbor est imminent".

Et puis il y a les adeptes du deux poids, deux mesures qui s'appuient sur les précédents : le danger étant tel, il faut des lois d'exception et des peines monumentales contre les cyber-méchants-pirates-pédo-nazis-terroristes. Peu importe que les libertés publiques en prennent un coup.

Récidive de clownerie de la part d'Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique :

Il faut poursuivre les cyberdélinquants. Ah ? N'est-ce pas l'une des responsabilités de l'Etat? Au même titre que la poursuite de tout délinquant, sur le fondement de la Loi? D'une Loi juste, impartiale, qui ne s'appuie pas sur l'émotivité, sur un fait divers ? Mais quels cyberdélinquants ? Les gamins qui participent à une DDoS ? Ceux qui remplacent une page d'accueil par un graffiti ? Ceux qui piratent le compte mail ou Facebook de leurs copains/copines ? Ceux qui téléchargent des PDF trouvés via Google ?

Parce que voilà, madame la secrétaire d'Etat, il y a aussi des gens qui géolocalisent les téléphones portables sur les Champs-Elysées :

Nous nous trompons peut-être, mais à défaut d'avis contraire de la part d'un avocat, il nous semble que cela est interdit. Il nous semble également étonnant que le patron de Bull ne soit pas franchement inquiété pour son rôle dans la vente d'un outil de surveillance de toute la population libyenne à un terroriste condamné comme tel par la Justice française. Il nous semble étonnant que votre gouvernement n'ait pas réagi à la vente du même outil au Maroc, dont pourtant il ne peut méconnaître les méthodes policière à l'encontre des opposants politiques. Pas plus qu'à la délocalisation de cette activité à Dubaï alors même que ces armes numériques entraient dans le cadre de l’arrangement de  Wassenaar ?

Mais au delà de cet "ongoing episode" des clowns de la cyber-sécurité à tendance "identification des opposants politiques", il y a aussi, et l'on rejoint le colloque où s'exprimait Axelle Lemaire, les clowns de la cyber-sécurité qui vendent des produits de "sécurité" troués aux ministères, ceux qui vendent leur code source à des entreprises étrangères sans que cela n'inquiète l'Etat qui utilise ces produits, ceux qui commerceraient volontiers avec l'Iran, en dépit d'un avis contraire des autorités françaises, on en passe.

Mme Lemaire, il semble bien qu'il y ait aussi des cyberdélinquants en col blanc.

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