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par Antoine Champagne - kitetoa

Les banques centrales sont à court de munitions

Accrochez vos ceintures, ça risque de secouer

Les conditions de la prochaine grosse crise financière se mettent en place. Endettement massif des entreprises, banques centrales qui sonnent l'alarme, Deutsche Bank au bord du gouffre... Tout est prêt pour une nouvelle crise majeure.

ça va tanguer...

Est-ce l'article qui marquera le début de la nouvelle grosse crise (après celle de la dette souveraine) ? Bloomberg vient d'exposer clairement ce que tout le monde pense tout bas sans jamais le verbaliser. Et sur #LesMarchés, c'est souvent comme cela que ça commence. Si le grand public découvre toujours une crise lorsqu'elle est là, les acteurs de la finance la voient venir des mois avant. Simplement ils font comme si cela n'existait pas. Jusqu'à ce que quelqu'un verbalise la situation avec un peu de précision. Bloomberg a donc publié un article qui mérite une lecture très attentive. Selon l'agence, les banquiers centraux en ont assez de "sauver l'économie mondiale seules" et appellent les États à entrer dans la danse avec des politiques fiscales incitatives pour soutenir une croissance atone et même, prévenir des risques sérieux de récession qui se profilent.

En clair, les banques centrales qui ont maintenu complètement artificiellement l'économie mondiale et les marchés financiers par des injections massives de liquidités à des taux proches de zéro, et parfois même négatifs, disent ce que personne n'osait verbaliser jusqu'ici : elles sont au bout de leurs capacités. En cas de gros problèmes, elles n'arriveront plus, seules, à maintenir en vie le patient...

La situation actuelle est la suivante : les dirigeants (notamment Donald Trump) attendent des banques centrales qu'elles baissent leurs taux dans les mois à venir. Le plus vite sera le mieux. Les signes d'un ralentissement de la croissance sont nombreux. L'endettement de certains pays (Italie, France, USA,...) atteint des niveaux inquiétants, Les cours du cuivre, de Fedex, du bois de construction, montrent que le marché actions américain est au bord d'un gros plongeon. Le secteur non financier aux Etats-Unis a vu son endettement être multiplié par deux en treize ans à plus de 6.000 milliards de dollars. Mais le plus inquiétant est qu'il lui avait fallu 50 ans pour atteindre 3.000 milliards. De leur côté, les banques centrales sont à court de munitions. Leurs bilans sont déjà gonflés et leurs taux... déjà très bas. La Fed se présente face au mur avec un taux de référence deux fois moins élevé qu'avant les ralentissements précédents. La BOJ (banque centrale japonaise) et la BCE (banque centrale européenne) sont déjà sous zéro. Certains aveugles pensent que des taux négatifs sont un signe de bonne santé de l'économie. C'est tout le contraire : si les zinzins (investisseurs institutionnels) sont prêts à payer pour parquer leurs liquidités (comme c'est le cas des emprunts sur 15 ans en Allemagne), c'est qu'ils considèrent tous les autres instruments financiers comme étant totalement non sûrs. Ils préfèrent payer que de risquer de tout perdre. C'est dire leur confiance dans le système et #LesMarchés...

Ajoutons à la situation que la Deutsche Bank, l'une des plus grosses banques du monde est au bord de l'écroulement. Cela ne fait pas les gros titres hors de la presse financière, mais actuellement, les institutionnels retirent 1000 milliards de dollars par jour de liquidités de la banque allemande. Une sorte de bank run des zinzins... A ce rythme, cela va mal finir. Il y a comme un air de Lehman Brothers dans l'air...

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