Le braquage démocratique de la VSA
L’expérimentation de vidéosurveillance algorithmique prolongée jusqu’en 2027
Profitant d’un texte de loi sur la sécurisation des transports, le texte été définitivement adopté ce mardi au parlement. Un « cavalier législatif » sans lien suffisant avec le texte initial, susceptible d’être censuré par le Conseil constitutionnel ; symbole d’un énième coup de force du gouvernement et des industriels pour imposer cette technologie de surveillance à la population.

La stratégie choisie par le gouvernement et les industriels pour imposer l’utilisation des algorithmes de surveillance dans l’espace public peut se résumer en deux mots : instrumentalisation et opacité. Retour sur ce braquage démocratique et les solutions possibles pour se défendre contre ces logiciels techno-sécuritaires.
La ficelle utilisée par les industriels pour imposer leurs « innovations » est maintenant bien connue. Avant que la Loi du 19 mai 2023 relative aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 ne vienne encadrer l’usage de la VSA, les éditeurs de ces logiciels ont profité d’un vide juridique pour expliquer à leurs clients que tout ce qui n’est pas formellement interdit est donc autorisé. Briefcam, leader et pionnier du secteur — présent sur le marché français depuis au moins 2015 — en sait quelque chose quand il revendique une centaine de clients dans l’Hexagone dès 2022 .
Depuis plus de dix ans, le marché de la VSA en France s’est constitué, structuré et a vu progressivement émerger des offres émanant d’acteurs privés, composés de grands groupes bien installés et de start-up opportunistes. Conseillé par les industriels , l’État prépare le terrain et les esprits aux IA de surveillance en finançant des expérimentations de VSA . Ces dernières servent de cheval de Troie au secteur des industries de sécurité pour, à la fois, assouplir le cadre légal — rien ne doit entraver l’innovation — et offrir des « bacs à sable » techniques et réglementaires aux...