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par Antoine Champagne - kitetoa

La solidarité avec les journalistes convoqués à la DGSI en un chiffre

Moins de 10 personnes étaient présentes à la manif...

C'était couru d'avance, mais on a quand même voulu vérifier sur place : 7 personnes se sont déplacées mercredi 29 mai devant la DGSI en soutien à la palanquée de journalistes convoqués ces jours-ci...

La "manif" à son pic de fréquentation dont la moitié d'Extra Muros - © Reflets

Rendez-vous avait été donné par le SNJ-CGT à 11 heures "square de la Libération" à Levallois-Perret, à côté de la DGSI où devait être entendue Arianne Chemin du Monde. Premier couac, le square de la Libération n'existe pas, il s'agit de la place de la Libération. Cet obstacle surmonté, il a fallu se faire une place dans le cortège monstrueux de... 7 personnes. Au plus fort de la manif des journalistes et des lecteurs, en lutte contre l'exécutif qui cherche à identifier les sources des journalistes, il y avait à peu près 10 personnes, dont la moitié, membres du collectif de pigistes Extra Muros. Même France-Info avait parlé de cette manif. On aurait pu s'attendre à un peu plus de confrères présents...

L'appel du SNJ-CGT - Copie d'écran
L'appel du SNJ-CGT - Copie d'écran

Pour ceux qui vivaient au fond d'une grotte ces derniers jours, la profession s'est longuement indignée de convocations en cascade de journalistes dans les locaux de la DGSI (les renseignements intérieurs) ces derniers jours. Pour la plupart d'entre-eux, il s'agit d'identifier leurs sources. La ficelle est grosse : l'exécutif envoie un message via le parquet qui est sous contrôle du garde des sceaux et donc du gouvernement. Le parquet ouvre, probablement à la demande des politiques, il saisit la DGSI comme service enquêteur car il s'agit dans la plupart des cas de compromission du secret défense. Dans cette histoire, le parquet et la DGSI sont instrumentalisés. Les journalistes payent les pots cassés.

Ce mercredi 29 mai, c'était donc au tour d'Arianne Chemin, journaliste du Monde d'aller pointer dans les locaux de la DGSI. Nous sommes nombreux (parmi les journalistes ou les non-journalistes utilisateurs de Twitter) à nous indigner de ces méthodes. Une proposition de pique-nique a circulé et le syndicat de journalistes SNJ-CGT a relayé une proposition de manifestation en soutien aux confrères.

Ni une ni deux, nous avons sauté dans le métro pour aller mesurer l'étendue du soutien. Deux ou trois journalistes indépendants (croisés aussi pendant la journée d'attente de Gaspard Glanz devant le tribunal), une journaliste d'un média associatif de Besançon, le responsable du syndicat SNJ-CGT et plusieurs membres du collectif Extra-Muros (full disclosure : dont l'auteur de ces lignes fait partie). Bref, aucune rédaction parisienne n'était représentée...

Nous ne sommes pas venus pour rien tout de même puisque cette manifestation a été l'occasion d'apprendre qu'il y a un angle de prise de vues de la façade de la DGSI qui est autorisé, et un autre qui ne l'est pas. C'est la même photo, mais prise d'un côté et de l'autre de la rue.

Cette photo a entrainé un contrôle de la carte de presse pendant une dizaine de minutes avec appels variés à des numéros mystérieux :

Cette photo est interdite (prise depuis la gauche du bâtiment face à la façade) - © Reflets
Cette photo est interdite (prise depuis la gauche du bâtiment face à la façade) - © Reflets

Une fois la carte de presse récupérée, on nous a autorisé à faire la même photo, mais prise du côté opposé de la rue...

Photo autorisée (depuis le côté droit face à la façade) - © Reflets
Photo autorisée (depuis le côté droit face à la façade) - © Reflets

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