L'affaire Drake vue par Duncan Campbell
Thomas Drake, un ex-linguiste de la NSA, était accusé de trahison et risquait 35 ans de prison. Apparemment, quelques jours avant que son procès ne démarre à Baltimore, il a craqué.
Thomas Drake, un ex-linguiste de la NSA, était accusé de trahison et risquait 35 ans de prison. Apparemment, quelques jours avant que son procès ne démarre à Baltimore, il a craqué. Alors qu’il avait jusqu’ici refusé de plaider coupable — cet agent consciencieux n’a jamais supporté que son travail soit détourné illégalement par son gouvernement, — il a finalement accepté un « deal » avec l’accusation, à savoir plaider coupable sur un élément fondamental de l’affaire, à savoir qu’il a « surpassé son autorisation d’accès autorisés aux ordinateurs de l’administration ». En échange de quoi, la peine qu’il risquait s’est réduite à seulement 1 an de prison, mais l’administration se serait engagé à ne pas réclamer de prison ferme, que du sursis.
Duncan Campbell est un journaliste d’investigation écossais (1). Campbell connaît très bien — c’est peu dire — les arcanes des services de renseignement occidentaux, et cela depuis plus d’une trentaine d’années. C’est lui qui avait révélé les premiers éléments de « l’affaire Echelon », dans le courant des années 80 et 90, pour parvenir à décrire avec précision comment les USA, et ses alliés du Commonwealth (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni), ont construit à partir de 1948 un réseau d’interception des signaux électromagnétiques (« signal intelligence », ou SIGINT) permettant d’espionner toute communication téléphonique passant par satellite ou via les câbles sous-marins.
En 1999, il...