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par Chuck Norris

Havas délocalise le rugby Français

Alors que le ministre du redressement productif plaide pour la réindustrialisation de notre mère patrie, son collègue de l'intérieur - qui cumule le poste de ministre avec celui de président de la Communauté d’agglomération Evry-Centre-Essonne - a mandaté Havas pour faire la promotion - pardon, le social marketing d'influence™ - d'Evry-Ris-Orangis, en vue d'être choisi par la Fédération Française de Rugby pour la construction d'un gigantesque stade.

Alors que le ministre du redressement productif plaide pour la réindustrialisation de notre mère patrie, son collègue de l'intérieur - qui cumule le poste de ministre avec celui de président de la Communauté d’agglomération Evry-Centre-Essonne - a mandaté Havas pour faire la promotion - pardon, le social marketing d'influence™ - d'Evry-Ris-Orangis, en vue d'être choisi par la Fédération Française de Rugby pour la construction d'un gigantesque stade.

Petits arrangements entre amis

Pour compléter le tableau, on trouve Vincent Bolloré - le Costa Croisière de Sarkozy - comme principal actionnaire de Havas, et Pierre Lescure - le nouveau Mr Hadopi - au conseil d'administration. L'histoire ne dit pas (encore) si le stade sera construit par Bouygues, Vinci, ou Eiffage et pour l'instant, on ne connait ni le montant du dessous de table, ni l'entreprise qui a réglé les frais de la partouze.

Et juste pour un court rappel des faits, sachez que le vice président de Havas, Jacques Séguéla, est associé à Ghazoua Ben Ali en Tunisie, et qu'il est l'ancien conseiller de papa. Rassurez vous, il lui reste encore plein de clients.

Bref, vous l'avez compris, le changement, c'est maintenant™.

Havas, ton univers impitoyaaaaable

Havas, c'est une vieille connaissance de Reflets, a qui la société avait livré - sous le reigne de Sarkozy - une petite infowar en vue de discréditer les opposants à la loi Hadopi. Un grand moment de rigolade, qui s'était terminé par le pillage en règle par de vilains terroristes pédonazis de la base de donnée de l'intranet de Havas, suite à un full disclosure maladroitement publié la veille d'un week end de pentecote. On est taquins, mais on est aussi rancuniers.

Après les campagnes de diffamation menées à l'encontre d'opposants politiques (une nouveauté web, à l'époque, sur le territoire Français), les bidouillages intensifs de Wikipedia, voici désormais que Havas fait dans l'intox destinée à influencer les décisions d'une fédé de rugby, avec à la clé, plusieurs centaines de millions de budget (ça coute cher un stade).

Et hop : du jour au lendemain, des milliers de fans débarquent, en furie, non pas dans le stade (il n'est pas encore construit), mais sur sa page Facebook. C'est déjà ça. Problème : il ne sont pas blancs, et ça, ça ne va pas plaire au directeur de la publication.

Il faut reconnaitre que Havas a commencé dans les règles : un joli site, des clips en pagaille, des images de synthèse du futur stade... sauf que les indicateurs de socialROI™ ne suivent pas : quelques centaines de visionnages par clip, à peine 200 fans Facebook après un mois d'efforts. Comment convaincre qu'il existe un véritable engouement populaire pour ce magnifique projet, qui est sûr de remplir les caisses de pas mal de monde ? C'est simple : il suffit de délocaliser les fans.

Direction Dhaka, au Bangladesh. Dans cette ville de 16 millions d'habitants, où la majorité de la population crève de faim, le fan n'est pas cher. Pour quelques roupies, vous pouvez en acheter un bon paquet et faire croire - au choix - à votre client crédule ou à un quelconque couillon qui surfe sur le web, que votre page Facebook - et la cause qu'il soutien - est adoubé par le peuple.

Ca marche nickel quand vous avez à faire à des politiques qui ne comprennent rien du tout à internet, ou qui sont complices de la manipulation - au choix -, ou à un annonceur qui est à peine plus savant. Prenez garde cependant à ne pas vous mettre à dos une bande de terroristes-pedonazis-anarcho-libertaires qui font chier le monde avec des idées farfelues comme les droits de l'homme.

Vivement qu'on vote par internet, qu'on puisse faire la même chose avec les électeurs. Oups.

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