Journal d'investigation en ligne
par Isabelle Souquet, Solal Adamowicz

Des nouvelles de la nébuleuse Sarkozy-Kadhafi

En marge du dossier libyen, l'affaire du Benghazi Medical Center jugée à Paris

L’équipement de l’hôpital libyen a servi de monnaie d’échange pour la libération des infirmières bulgares à l’été 2007. Son financement a été ordonné par les plus hauts cercles de l’État, puis l’Agence française de développement a servi d’intermédiaire vers la société IMPE, toutes deux mises en cause aujourd’hui avec leurs dirigeants, pour favoritisme et recel de favoritisme.

Vue intérieure du BMC - © Reflets
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Nous vous en parlions déjà ici en février, lors du procès de Nicolas Sarkozy dans l’affaire libyenne : les mécanismes de financement du Benghazi Medical Center (BMC) ont fait l’objet d’une enquête du Parquet national financier, déclenchée par les révélations de Jacques Duplessy en 2014 dans le Canard Enchaîné – une investigation censurée au préalable par Le Point.

Flash back : selon la version officielle, peu après l’élection présidentielle de 2007, l’Élysée a réussi, à force de diplomatie - et grâce à l’intervention de Cécilia Sarkozy en personne - à négocier la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien retenus par le régime libyen.

En contrepartie de ces libérations, la France s’est aussi engagée, plus discrètement, à fournir les équipements médicaux du BMC, l’immense hôpital universitaire de Benghazi, avec une capacité de 2.000 lits, construit dans les années 80 et qui n'avait pas, jusque-là, commencé à fonctionner.

Un an après, pressé par le régime Kadhafi de tenir son engagement, le gouvernement français charge la société Ideal Medical Products Engineering (IMPE) d’équiper le BMC. L’État finance la première tranche d’équipements de l’hôpital par le biais de l’Agence française de développement (AFD). Mais pour ce gros contrat de 30 millions d’euros, aucun appel d’offre n’est lancé. L’instruction ayant écarté les soupçons de corruption et de détournement de fonds publics, reste maintenant au tribunal à déterminer si ce contrat était un marché...

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