Conserver une presse indépendante, un impossible pari ?
Financement : le nerf de la guerre
Le journalisme indépendant ne peut le rester que si un modèle économique est trouvé. Toutes sortes de choses existent. La monétisation des visiteurs, des contenus, les campagnes de dons, le bénévolat... In fine, ce sont les lecteurs qui peuvent créer et soutenir une presse qui leur ressemble.
Nous étions nombreux lundi 5 décembre 2022 à la Bourse du travail pour discuter du climat très pesant dans lequel évolue la presse. Reporterre avait réuni quelques noms de la presse indépendante, Reflets, Mediapart, Politis, Arrêt sur Images (ASI)… Tous ont une histoire à raconter. Les journalistes de Reporterre ont été assimilés à des militants dont ils couvraient les actions et sont poursuivis comme tels. Mediapart a été censuré pendant une dizaine de jours après un tour de passe-passe juridique mené par Maître Ingrain pour le compte du maire de Saint-Étienne. Politis et ASI sont attaqués sur le plan judiciaire dans le but de les affaiblir. « Le procès, c’est la punition », a lancé Dominique Pradalié, membre du Syndicat national des journalistes (SNJ) et présidente de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Reflets est toujours sous le coup d’une interdiction d’écrire sur Altice après un procès en référé mené également par Maître Ingrain, mais pour le compte de Patrick Drahi cette fois. Les lois liberticides s’accumulent années après années, a par ailleurs rappelé Dominique Pradalié. Il y a un climat malsain qui s’installe. Et dans ce contexte, quelques milliardaires détiennent une majorité des journaux, radios et télévisions. La télé en continu et les médias du groupe Bolloré distillent la haine et la division en permanence. Comment sortir de ce cycle infernal ? Comment faire notre métier, qui consiste à donner aux citoyens les moyens de faire des choix...