Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Yovan Menkevick

Comment les blocages idéologiques de Merkozy vont nous faire plonger…

(Parce que des alternatives au TINA libéral de N.S et A.M existent et pourraient nous tirer d'affaire pour permettre de créer une Union Européenne à visage humain, social, une UE plus équitable, dynamique et bien plus indépendante des marchés financiers) Et oui, ce qui est totalement absurde c'est que que ce sont les libéraux qui pratiquent l'interventionnisme d'Etat le plus massif qui soit : ces braves idéologues du "laisser-faire" se mêlent désormais de tout, ou presque.

(Parce que des alternatives au TINA libéral de N.S et A.M existent et pourraient nous tirer d'affaire pour permettre de créer une Union Européenne à visage humain, social, une UE plus équitable, dynamique et bien plus indépendante des marchés financiers)

Et oui, ce qui est totalement absurde c'est que que ce sont les libéraux qui pratiquent l'interventionnisme d'Etat le plus massif qui soit : ces braves idéologues du "laisser-faire" se mêlent désormais de tout, ou presque. L'économie est devenue un champ politique infini pour ces chantres du libéralisme qui veulent asseoir un pouvoir sur la gestion des Etats, le fonctionnement de la BCE (dans une moindre mesure…), mais bien entendu refusent toute remise en question des accords de libre-concurrence et de dérégulation de plus en plus omniprésentes dans l'Union. Une sorte de stalinisme-libéral ? De nombreuses alternatives sont pourtant discutées, pensées et proposées pour éviter le plongeon annoncé, la catastrophe déjà actée par les "marchés", marchés qui ne sont en aucune manière dupes des grands discours superfétatoires de la locomotive franco-allemande. Les "marchés" savent que l'écroulement menace : la récession est annoncée, son lot de malheurs avec. Et pourtant, il serait possible de faire autrement…

Les alternatives au…"There Is No Alternative" Le collectif des économistes atterrés travaille depuis un certain temps à donner une autre analyse de la crise que celle communément relayée par les médias et émanant des dirigeants politiques de la zone euro. Cette analyse (dont Reflets se fait l'écho à sa manière depuis plusieurs mois), remet totalement en cause le diagnostic d'une crise des dettes souveraines due à des dépenses trop importantes des Etats. Diagnostic qui, selon les dirigeants d'obédience libérale, qu'ils soient sociaux-démocrates ou conservateurs, forcerait à mettre en oeuvre des plans de rigueur, une austérité ayant pour vocation de redresser l'économie européenne.

Et l'on conviendra, au vu des effets de cette politique, pas grand monde n'est prêt à parier sur l'efficacité de cette démarche. Regardons quelques points de constat et réponses des économistes atterrés.

Premier point 

Le premier point (important) de l'analyse est bien entendu le pourquoi de la dette : nous en avons déjà parlé dans d'autres articles, les dépenses ne sont pas en cause, elles ont au contraire été stabilisées depuis longtemps. Ce sont Les politiques fiscales libérales qui endettent depuis 15 ans les Etats : les faveurs fiscales accordées aux entreprises et aux hauts revenus ont été tellement importantes sur cette période que les recettes sont devenues insuffisantes.

Remettre une fiscalité européenne de ces acteurs à un niveau "correct" semble indispensable. Récupérer aussi les évasions fiscales dans des paradis fiscaux de ces mêmes acteurs…Le déficit public cumulé de l'ensemble des Etats de la zone euro était de 0,6% en 2007.

Deuxième point

Le deuxième point d'analyse est celui des taux d'intérêts (le taux d'usure pratiqué  par les banques à l'encontre des Etats pour financer leur fonctionnement) qui accentuent la dette des Etats européens. Ceux du Japon ou des USA ne subissent pas cette hausse parce que leurs banques centrales garantissent leur dette.

L'Allemagne ne veut pas que la Banque centrale européenne garantisse les dettes des Etats, et il n'est pas nécessaire d'accuser de germanophobie ceux qui le disent et le constatent : c'est une réalité. Pourtant, en garantissant la dette des Etats par la BCE, les taux d'intérêts ne pourraient que décroitre. Quant à l'inflation générée par la possibilité de faire tourner la planche à billets dans ce cas là, elle ne serait pas  une catastrophe comme semblent le croire les dirigeants allemands, puisque tout serait dépendant du troisième point qui est aussi au cœur de la crise

 Troisième point

Le troisième point est celui de la croissance et donc, par ricochet, des salaires. Il est annoncé 0,3 points de croissance en 2012 par la BCE pour l'ensemble de la zone euro. Cette prévision est bien entendue réaliste dans la mesure où les politiques de rigueur ne peuvent que ralentir le dynamisme économique et la consommation…une sorte de serpent qui se mord la queue dans un système en perpétuel besoin de "plus" et qui ne sait plus que retirer, soustraire, au lieu d'offrir, d'élever. Sur Mediapart, il y a peu, un économiste atterré, Dany Lang disait ceci : «Regardez Roosevelt dans la foulée de son élection, en 1933 : il a augmenté massivement les salaires et renforcé les droits sociaux, en réaction à la crise».

L'idée de Lang est de relever les salaires du nord de l'Europe pour compenser, d'une part l'impact de la crise, et surtout permettre une compétitivité plus accrue des pays du sud de la zone euro. Tout ça pourrait être accompagné d'une politique industrielle forte de l'Union  avec des transferts de budgets importants vers les pays concernés (Grèce, Espagne, Italie), une forme d'interventionnisme intelligent qui s'occuperait, comme le dit Michel Dévoluy toujours dans ce même article, d'activer parallèlement «une politique industrielle qui prenne en compte l'épuisement des ressources», une «maîtrise du système financier» et «une agriculture de proximité». Ce qu'il appelle une "planification fédératrice". Mais pour ça il faudrait une fédération avec un gouvernement européen élu et responsable devant le parlement…

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