Bahreïn, Formule 1... De mon temps...
C'est à cela que l'on voit que l'on est un peu vieux : quand on commence à se dire "de mon temps, ce n'était pas comme ça", avec une pointe de nostalgie dans la voix. De mon temps, justement, quand un jeune homme se faisait tabasser et mourait sous les coups de "policiers", il y avait près d'un million de personnes indignées qui descendaient dans la rue. De mon temps, les artistes réunissaient des millions de personnes pour récolter des fonds contre la faim en Afrique.
C'est à cela que l'on voit que l'on est un peu vieux : quand on commence à se dire "de mon temps, ce n'était pas comme ça", avec une pointe de nostalgie dans la voix. De mon temps, justement, quand un jeune homme se faisait tabasser et mourait sous les coups de "policiers", il y avait près d'un million de personnes indignées qui descendaient dans la rue. De mon temps, les artistes réunissaient des millions de personnes pour récolter des fonds contre la faim en Afrique. De mon temps, on boycottait les pays qui avaient un souci pour comprendre le concept universel de Droits de l'Homme, comme l'Afrique du Sud. De mon temps, ce qui était indécent, était considéré comme tel : indécent. Et cela provoquait des réactions.
Aujourd'hui, c'est un peu différent.
Aujourd'hui, il n'y a pas grand monde pour s'indigner du fait que les débiles qui s'éclatent en tournant en rond pendant des heures aillent dépenser des millions de dollars à Bahreïn. Oui, oui, Bahreïn. Vous savez, le pays où depuis plus d'un an, l'opposition est décimée par les autorités. Reflets s'est fait l'écho à de nombreuses reprises des appels à l'aide des opposants.
Aujourd'hui, lorsque l'on écoute la radio ou que l'on lit les journaux, la question centrale des rares papiers sur la tenue du grand prix de Formule 1 de Bahreïn ce week-end, l'angle choisi par les journalistes, c'est : est-ce que la sécurité des...