AMI, la société qui encaissait des commissions sur les contrats entre Altice et ses fournisseurs
Jusqu’à 10% des factures
Certains fournisseurs du groupe Altice ont versé des commissions à une filiale du groupe, en échange de prestations dont on n’a pas trouvé trace. Le système a été interrompu en 2018 à la demande du service juridique d’Altice.
En ce mois de mars, les giboulées sont déjà de sortie. Chez Altice, on les prend pleine face. Le 14, le groupe du milliardaire Patrick Drahi annonce la cession prochaine de BFMTV et RMC à Rodolphe Saadé, le magnat franco-libanais à la tête de CMA-CGM, géant du transport maritime et de la logistique. Six jours plus tôt, l’agence Bloomberg, spécialisée dans la finance a révélé l’ouverture par le Parquet national fiancier (PNF) d’une enquête préliminaire qui vise Altice. Elle cible des faits de « corruption de personnes n'exerçant pas de fonction publique, [de] blanchiment et [de] recel de ces délits ».
Le PNF se demande si le groupe de Telecom n’a pas, en France, mis en place un système similaire à celui révélé par la justice portugaise. Les enquêteurs lusitaniens reprochent notamment au bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira, d’avoir imposé des sociétés de prestation appartenant à des proches dans les affaires du groupe. Ceux-ci lui auraient renvoyé l'ascenseur sous forme de rétributions financières, ou d'avantages en nature. L’affaire n’est pas encore jugée et Armando Pereira est toujours présumé innocent mais ses conséquences se font déjà sentir.
Quelques têtes sont tombées chez Altice, dont celle de Yossi Benchetrit, directeur des achats d’Altice USA et gendre d’Armando Pereira. (Lire tous nos articles sur Armando Pereira) De son côté Patrick Drahi nie avoir eu connaissance de ces pratiques. Il s’affirme « trahi ». Mais pouvait-il vraiment ignorer les...