Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Eric Bouliere

Acte 2 : Comment votent nos élus ?

La réponse nous est cette fois-ci apparue claire et limpide lors d'un conseil communautaire très révélateur

Comment votent-ils ? Très simple, ils lèvent la main. Mais avant de se déclarer pour ou contre une délibération, ils fondent leur conviction sur la raison des choses, sur le factuel d’incontestables données. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’il s’agit de légitimer une dépense de 14.5 millions d’euros...

LA délibération du jour, l’aide financière allouée au stade local - © Reflets

Notre réflexion sur l’utilisation des deniers du contribuable a débuté le 3 octobre dernier. A cette date, le Conseil municipal de la Rochelle était amené à s’exprimer sur un projet d’agrandissement du stade local. Pas de n’importe quel stade : la pelouse de Marcel Deflandre, le jardin des jaune et noir portant maillots et coupe de champions d’Europe. L’ opération présentée ce jour consistait à accroitre la capacité d’accueil des tribunes en ajoutant 700 fauteuils aux 16.000 places existantes. Quatre mois plus tôt, aux dires des autorités, il n'était pourtant question que de « 500 places environ » . Le montant initial des travaux était alors évalué à 12 M€.

Début octobre le conseil Rochelais est donc venu approuver cette opération. Les élus de la ville apprenaient à cette occasion que l'enveloppe prévisionnelle des travaux portait désormais sur 14.5 M€ HT. La société -SAS le stade Rochelais- posant 6 M€ sur la table, restait une ardoise de 8.5 M€ à répartir entre la région Aquitaine, le département, la communauté d’agglomération et la ville de La Rochelle.

Mais surprise, le jeudi 20 octobre, soit 17 jours plus tard, la note vient d'être présentée aux 82 élus de la communauté de communes de l’agglomération, agrémentée de nouvelles conditions. Entre temps le nombre de sièges a encore évolué, passant de 700 à 750, et la répartition des frais s'y trouve modifiée à raison de 500.000 € portés sur le compte de la SAS. Si proche de la ligne d’en-but, personne ou presque ne semblera s’inquiéter de ces « légers » mouvements de fonds.

Le stade Rochelais, dans les veines et dans les rues. - Reflets
Le stade Rochelais, dans les veines et dans les rues. - Reflets

Le syndrome Pouyanné ?

L’actualité nous le prouve régulièrement, diable, que la vie s'avère difficile pour un ultra-riche dans un monde d’ultra-pauvres. Devoir se justifier tout le temps est éreintant, comme vient de le déclarer le président de Total, Patrick Pouyanné, et qui de fatigue a jeté à la face de la crise ses quelques 6 millions de salaire annuel. D’autres en leur temps ont également souffert de l’épaisseur de leur compte en banque. Souvenons-nous de la détresse de Carlos Tavares, l’actuel DG de Stellantis, qui avec 19 millions annuel en poche se reconnaissait comme « un salarié comme un autre » , tout en s’excusant de son mérite car « c’est la traduction du fait que les résultats de l’entreprise sont bons, voire très bons » .

Aussi symboliques soient-ils, ces épisodes tragi-comiques tracent le fossé d’incompréhension qui sépare des mondes parfaitement étanches les uns aux autres. Mais quittons la stratosphère pour revenir sur Terre où 82 élus de la communauté d'agglomération Rochelaise doivent se prononcer sur un avenir citoyen. A ce niveau d’interprétation les choses sont claires : les résultats des jaune et noir sont bons, voire très, très, bons ! Alors basta les mauvais coucheurs, silence les pas assez sportifs ou les comptables mal avisés, car selon l'hymne local « ici, ici, ici c’est La Rochelle » et les essais comme l’argent coulent à flots. Que celui qui ose tourner le pouce vers le sol comprenne son erreur : il ne maîtrise certainement pas le dossier, ou bien n’a pas tous les éléments en main, ou il confond les budgets, ou pire encore, il n’aime pas sa ville et joue contre son camp!

Abondance quand tu nous tiens…

De toute évidence l’époque n’est plus vraiment à l’enthousiasme puéril et aux dépenses inutiles (Comme en convenait ce « si cher » Laurent Wauquiez avant de se faire épingler pour des repas à 1.100 € par convive et offerts par la collectivité ). Dès les premières minutes de la séance le président du conseil donne la mesure : « Je ne vous fait pas un dessin vous connaissez tous la situation énergétique avec une envolée des coûts, mais avec la volonté de réduire notre consommation énergétique » . Une série de slides très explicites, projetés sur écran, accompagne cette inquiétude verbale.

Le Covid, la guerre, le climat, heureusement il y a le stade pour économiser - Capture d'écran
Le Covid, la guerre, le climat, heureusement il y a le stade pour économiser - Capture d'écran

L’alerte est donnée et l’annonce est faite, toutes ces mauvaises nouvelles vont : « fortement contraindre le budget 2023 de la communauté d’agglo » .

Comme une légère augmentation des tarifs… - Capture d'écran
Comme une légère augmentation des tarifs… - Capture d'écran

Les élus sont avertis des suites logiques et probables de la crise actuelle : de 2021 à 2023 la consommation d’énergie pour la communauté d’agglo passe de 2.8 M€ à 12.3 M€. On peut observer l’étrange résonance de ce dernier chiffre, qui préfigure des besoins de 175.000 habitants sur 28 communes, rapporté aux 14.5 M€ dévolus aux 750 nouvelles places, dont 100 fauteuils en loge VIP.

Mais en dépit de la morosité ambiante l’un des élus se déclare « heureux que les annonces faites ne perturbent pas le service public » tout en faisant référence à l’ouverture de la médiathèque et du théâtre de la Coursive. A lire et à jouer, certes, mais ne manquerait-il pas le pain pour que le bon peuple soit tout aussi fier de ses services publics ? Par prudence il complète cependant: « à partir du moment où les services publics ne sont pas impactés c’est douloureux, mais quand cela le deviendra je pense qu’il faudra réfléchir sérieusement à une réaction politique » . C’est ici tout le débat; quand viendra t-il ce moment de réfléchir à faire des économies ? Mais dans l’attente du pire ou du meilleur, le mieux est apparemment d’investir dans le sport.

Pour mieux entendre l’inquiétude du moment, on pouvait aussi tendre l’oreille vers le conseil départemental où s’est ouvert le débat d’orientation budgétaire. Corinne Imbert, rapporteur du budget, y prévient du « tournant » à prendre et fait valoir les 35 à 40 millions de charges supplémentaires à supporter à cause de « facteurs exogènes » . Il sera ici également question du manque d’efficience du plan santé du département, et ce en dépit du million d'une subvention jugée trop maigre. Face au prix du foncier et faute de moyens pour ouvrir en nombre suffisant des maisons médicales, le président de la commission territoriale de santé s'alarme: « 12.000 Rochelais n'ont pas de médecin traitant, soit 10% de la population » .

Du côté des restrictions communales chacun déclare faire de son mieux. Le maire d’Aytré, Tony Loisel, vient ainsi de demander aux joueurs de l’équipe de football de sa ville de ne plus se servir du sèche-linge pour laver leurs maillots : « Si tout le monde fait un peu d’effort nous allons arriver à résoudre le problème de la hausse des coûts » . Et sans doute pour mieux y arriver l’élu Aytrésien se fendra d’un méchant vote d’abstention sur le projet des tribunes à 14.5M€. Enfin à La Rochelle, il est prévu de ne plus chauffer les gymnases et de supprimer l’eau chaude dans les sanitaires. Vive le sport!

Durant les 4H30 du conseil de l'agglo tout y passera en matière de désespérances financières : le problème du foncier à destination des entreprises, la crise du logement qui ne permet plus aux aux ménages de se loger à proximité de leur lieu de travail, le manque de crèches parentales, le tarif des télécommunications, les coûts d’entretien croissants du réseau d’assainissement des eaux usées, l’explosion de la location des meublés de tourisme qui gèle l’offre de logement aux étudiants de l’université… Aucun doute, les élus ont pleine conscience de tout cela. Mais étrangement, cette facture de 14.5 M€ qui rebondit comme un ballon rond sur un terrain de rugby ne leur semble pas plus anachronique que cela.

Le projet final : 14.5M€ dont 8 M€ à la charge du contribuable - Capture d'écran
Le projet final : 14.5M€ dont 8 M€ à la charge du contribuable - Capture d'écran

Après 3H45 d’intense réflexion sur la façon d’économiser l’argent public le 1er vice président du conseil, Antoine Grau, siffle le début du match : « Je ne vais pas vous faire l'injure de vous rappeler le palmarès sportif du stade Rochelais, je ne vais pas vous faire l'injure des missions d’intérêt général que le stade Rochelais remplit… » . Le cadre posé s’ensuit une présentation élogieuse de l’équipe locale, et de la capacité financière du club à assurer en propre des travaux depuis 2014.

Des centaines, ou des milliers, voire des millions !

On évoque de suite les retombées économiques, le fabuleux retour sur investissement d’après match. Le président Jean-François Fountaine annonce : « Il est clair que lorsqu’on joue avec 16.000 personnes dans les tribunes, il y en a plusieurs centaines qui restent le soir pour aller au restaurant, dans les hôtels, et ça contribue à nos recettes » . Le maire de Châtelaillon-sur-plage, Stéphane Villain, considère qu’aujourd’hui « c’est à peu près 12 millions de retombées économiques, c’est considérable ! » . Pascal Sabourin, élu rochelais et supporter inconditionnel du stade vient à point pour éclaircir ce flou financier : « 11 millions d’impact économique, peut-être 12, on est d’accord… » .

Mais l’heure est venue pour les élus de se référer aux argumentaires, tendances, et autres indicateurs qui leurs seront présentés en cours de séance. De notre côté nous avons voulu savoir de quels indicateurs il s’agissait exactement. Existe t’il des capteurs ultra-sensibles en sortie de stade, capables de faire le tri entre ceux qui rentrent chez eux et ceux qui vont joyeusement fêter ça sur le vieux port? Les assiettes des restaurants ou les draps des hôtels environnants sont-ils équipés d’une puce de radio-identification RFID enregistrant les dépenses du touriste sportif, ou bien les supporters de passage à la Rochelle vont-ils d’eux même déposer une note de frais en mairie ?

Sur ce point nous ne recueillerons que quelques inavouables confidences. Selon nos informations ces données tiendraient davantage du doigt mouillé que la science exacte. Certaines personnalités, très averties des choses du sport, nous rapporteront des pratiques anciennes qui avaient cours dans certains stades lorsque la redistribution de la recette entre les municipalités et les clubs s’effectuait en fonction du nombre de tickets d’entrée vendus. De sorte que parfois, alors que les tribunes étaient combles à craquer, on s’amusait de la réalité du chiffre officiellement annoncé. Mais ce sont là des façons et des usages qui n’ont évidemment plus lieu d’être. Non, aujourd’hui les élus s’éclairent d’études fines et précises, toutes basées sur le retour d’indicateurs reconnus pour leur fiabilité et leur objectivité.

Passons donc en revue les six interventions où ces fameux indicateurs sortis du chapeau nous sont apparus dignes du meilleur institut de sondage

Voter oui, voter non, mais voter pourquoi ?

1) Oui, pour une belle image

Le ballon ovale, une question d’image pour le président de l’agglo - Capture d'écran
Le ballon ovale, une question d’image pour le président de l’agglo - Capture d'écran

Le président de l’agglo et maire de La Rochelle, JF. Fountaine, viens de suite défendre le projet: « Chers collègues je ne vais pas re-développer sur l’impact considérable de notre territoire à l’échelle nationale et européenne, non seulement c’est une image forte, mais c’est aussi une belle image, que le stade Rochelais porte, parce qu’on peut parfois faire parler mais avec des images médiocres, c’est une très belle image que le stade Rochelais véhicule » .

A cette collection de belles images, le président enjoint les élus à tenir compte d’une réalité mathématiquement éprouvée : « Ce n’est pas dur, le lendemain de match quand on échange avec un habitant de l’agglomération, c’est t’as vu on a bien joué, ou bien t’as vu on a pris cher contre Bayonne » .

2) Oui, pour une bonne excuse

Un maire très « genré » qui ne voit que du muscle et des « mecs » sur la pelouse - Capture d'écran
Un maire très « genré » qui ne voit que du muscle et des « mecs » sur la pelouse - Capture d'écran

Le maire de Châtelaillon-sur-plage, Stéphane Vilain, renchérit de commentaires bienveillants et apporte sa pierre à l’édifice en rappelant que le tourisme, dont il est le promoteur sur l’agglo, profite de l'aura du club. Il tient à faire part aux élus d’un fait qui aurait pu leur échapper: « Quand le Monsieur va parfois au rugby, Madame va faire un site de visite, ou le contraire d’ailleurs…  » . Mais présageant du pire et surtout des foudres de ses collègues féminines qui l’entourent, il se rachète aussitôt une conduite: « Attention, attention, alors je vais la faire dans l’autre sens, quand Madame va au rugby Monsieur va jouer aux boules…  » . On avance, on avance, une rame monsieur le maire ?

3) Oui, mais non !

Quand ça ne veut pas jouer un vert, ça ne joue pas… - Capture d'écran
Quand ça ne veut pas jouer un vert, ça ne joue pas… - Capture d'écran

Jean-Marc Soubeste, conseiller municipal à la Rochelle, lui s’étonne du montant de l’ardoise alors qu’un projet similaire financé à 100% par les collectivités publiques avait été voté en 2019, pour la somme de 4 millions d’euros seulement. Il rappelle que la période est peu propice aux dépenses inconsidérées : « Nous sommes sur un projet financier économique et le coût supplémentaire est uniquement reporté sur les collectives locales, sur les fonds publics, à un moment où nos besoins, et nous allons le voir sur les discutions d’orientation budgétaires, où dans chaque commune, dans chaque agglomération, au département comme à la région, on va se poser la question de savoir comment utiliser l’argent public, et quelles économies allons-nous faire. Je trouve ce projet un peu surdimensionné, et puis surtout pas vraiment opportun dans la conjoncture actuelle » .

Enfin, dans l'inconscience de son discours et sans se référer au moindre indicateur de tendance, il offre naïvement une piste de réflexion à l’assemblée: « Sachez quand même chers élus, vous qui êtes comme moi supporter du stade, qu’il y a énormément de Rochelais et d’habitants de l’agglomération qui ne vont pas au rugby, et qui ne s’intéressent pas au rugby. Beaucoup ne s’expriment pas, ne comprennent pas les choix que vous faites, et qui reposent sur leurs impôts…  » . Cette percée du pack Vert Rochelais se terminera sur la ligne de touche.

4) Oui, pour les belles affaires

Le sport et les affaires… un jeu qui peut s’avérer dangereux - Capture d'écran
Le sport et les affaires… un jeu qui peut s’avérer dangereux - Capture d'écran

Franck Coupeau, conseiller communautaire et franc supporter des jaune et noir s’avoue très satisfait de la répartition de la charge financière : « 50% du plan de financement apporté sur fonds propres du stade Rochelais, ils se donnent complètement les moyens de leur ambition ! » . A défaut d’être entendues d’un chômeur de longue durée, ses conclusions peuvent infléchir les dernières réticences des élus entrepreneurs: « Dans les loges on y trouve quoi ? On y trouve des particuliers, on y trouve les clients, on y trouve les fournisseurs avec leurs vendeurs, leurs techniciens …  » . Difficile de juger de cela quand on est pas dans les affaires, il serait bon de demander conseil à messieurs Laporte et Altrad pour mieux se rendre compte.

5) Oui, ça forge le caractère !

Une démonstration en trois temps et deux mouvements,   - Capture d'écran
Une démonstration en trois temps et deux mouvements, - Capture d'écran

Pascal Sabourin, conseiller communautaire délégué et sur-supporter de l’Ovalie, du stade Deflandre, de ses joueurs, et de « Vincent notre président » (NDLR : Vincent Merling, le président du club) avait semble t-il un message personnel à faire passer : « Vous ne m’en voulez pas mais j’ai la faiblesse de penser que je suis peut-être dans cette assemblée, légitime pour préciser quelques notions que certains d’entre vous, ou peu d’entre vous, connaissent. Mon grand père était président du stade Rochelais, j’ai fait mes premiers pas dans les vestiaires, j’ai modestement porté le maillot… » .

A l’évidence l'homme connaît son sujet et souhaite partager son expérience très personnelle : « Pour l’avoir vécu, une école de rugby est avant tout une école de vie, de comportement, où le respect de l’arbitre et de l’adversaire prime. On est loin des attitudes que je ne vais pas commenter sur d’autres sports, comme le foot, lorsqu’on passe par l’école de rugby du stade Rochelais, et je peux en témoigner, on construit d’abord un homme ou une femme avant d'en faire un joueur… » .

6) Oui, pour privatiser la mer.

A force de jouer avec la mer on en oublierait la définition des mots… - Capture d'écran
A force de jouer avec la mer on en oublierait la définition des mots… - Capture d'écran

L’adjoint au maire de La Rochelle, Christophe Bertaud, en charge de la pêche et du port, s’est lui plongé dans le dictionnaire pour mieux redéfinir les enjeux. Il a du jaune et noir dans les yeux et du bleu dans la voix : « En regardant le match entre le stade et Toulon, on parlait des Maritimes. Alors j’ai repris la définition de maritime ; et maritime c’est, -qui est au bord de la mer-. Cela s’applique aussi bien à Toulon qu’à La Rochelle mais quand on parle des Maritimes dans le rugby, on ne pense qu’à la Rochelle. Et si je vais encore plus loin dans la définition de maritime c’est, -qui subit l’influence de la mer- ; alors ça pourrait être, Bayonne, Montpellier, Perpignan, mais non, maritime, c’est La Rochelle. Ce mot là on l’a privatisé !! » .

« Qui est pour, qui est contre, la délibération est adoptée »

Le vote final sera donc sans équivoque, une majorité plus qu’absolue approuve, quelques-uns n’osant aller contre le sens du courant s’abstiennent, d'autres se tiennent à distance en confiant leur pouvoir, et seuls les deux irréductibles joueurs de l'équipe verte persistent à s’opposer à cette délibération.

Passage au vote : Qui est contre ? La délibération est adoptée ! - Capture d'écran
Passage au vote : Qui est contre ? La délibération est adoptée ! - Capture d'écran

Alors bien sûr les joueurs du pack Rochelais font des étincelles dès qu’ils touchent le ballon. Bien sûr la région est douce à vivre, le département va bien, la communauté d’agglo rayonne, et la ville est riche et belle, mais tout cela suffit-il à voter l’âme légère et le porte-monnaie grand ouvert. Car nous ne parlons pas ici d’un terrain de pétanque en friche, mais d’un stade qui présente parfaitement bien. L’accueil y est chaleureux, les tribunes ne s’effondrent pas et tous les matchs se jouent à guichets fermés. Le fait est que ces travaux d’agrandissements et de modernisation sont conduits en vue de gloires à venir ou d’un potentiel futur, avec en toile de fond l’image de la prochaine coupe du monde. Et puis 2 M€ par ci, 2 M€ par là, ces 8 millions vont-ils vraiment manquer, à qui ou à quoi ? Les élus de la communauté d’agglomération ne se sont apparemment pas posé cette question trop longtemps. Le conseil à rendu son verdict, le sport de haut niveau l’emporte sur tous les terrains de la crise. Désolé la planète, mais baisser ses prétentions, éteindre un peu sa joie et décaler ses dépenses, ce sera pour demain, ou alors chez le voisin.

Edition locale: 2 millions pour la CDA en titre, mais 8 millions en tout pour l'ensemble de la collectivité  - Capture d'écran
Edition locale: 2 millions pour la CDA en titre, mais 8 millions en tout pour l'ensemble de la collectivité - Capture d'écran

A l'heure des comptes

Pour mieux se représenter le volume de ces 8 M€ d’argent public (hors taxes) nous avons feuilleté le dernier rapport d’activité remis aux élus de la communauté d'agglo. Un rapide cumul du montant de certaines aides accordées à la population permet de se faire une idée de la taille de la prochaine tribune présidentielle. Ainsi pour 2023 avec ces 8 millions supplémentaires, et sur la base d'une toute autre votation, la région, le département, la communauté d'agglomération et la Ville de La Rochelle pouvaient s'engager à doubler la mise sur les dotations suivantes...

Chiffres issus du rapport d'activité 2021:

Soutien à la production de logements : 3.484.260 € Recherches en biotechnologies marines : 1.200.000 € Aménagement d'éco-quartiers : 1.400.000 € Aide aux entreprises naissantes : 918.000 € Petites aides diverses aux communes : 701.360 € Projets étudiant-entreprise : 221.380 € Actions pour la transition : 45.000 € Création de tiers-lieux : 30.000 € Total : 8.000.000 €

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