Amesys, la justice et la morale
La récente ouverture d'une information judiciaire pour complicité de torture en Libye à l'encontre d'Amesys suite à la plainte conjointe de la FIDH et de la LDH a provoqué de nombreuses réactions dans la presse. Il était temps, il aura fallu quand même 7 mois entre la plainte et l'ouverture de l'information judiciaire.
La récente ouverture d'une information judiciaire pour complicité de torture en Libye à l'encontre d'Amesys suite à la plainte conjointe de la FIDH et de la LDH a provoqué de nombreuses réactions dans la presse. Il était temps, il aura fallu quand même 7 mois entre la plainte et l'ouverture de l'information judiciaire. A titre de comparaison, le Département d'État américain aura mis un mois pour faire condamner Bluecoat dans son rôle pour la repression numérique en Syrie que Reflets avait également révélé.
Évitons cependant de passer à côté de l'essentiel, car si l'ouverture d'une information judiciaire concernant les activités d'Amesys en Libye est une chose que l'on pouvait espérer, nous n'avons dans nos articles de cesse de répéter depuis des mois que l'existence même de tels systèmes visant à mettre sur écoute l'ensemble d'une population, produits par une entreprise française, est en soi déjà un scandale.
Produire une solution dont l'objet même est la surveillance de masse à l'échelle d'une nation, par ailleurs interdite en France... ça étrangement, ça ne semble pas émouvoir grand monde. Nous, si.
Vous avez dit complicité de torture ?
L'objet de l'information judiciaire ouverte est ce qu'il convient de qualifier d'un motif lourd, peu reluisant pour une entreprise française qu'on aurait préféré voir faire reluire des valeurs un poil plus républicaines auxquelles nous...