Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

#OccupyWallStreet : les Etats-Unis renouent avec les bonnes pratiques de George Bush

Allez, petite séquence de retour en arrière car si les plus vieux se souviennent, les plus jeunes peut-être pas. Il y a quelques années, le monde entier (sauf Villepin, étonnamment) suivait aveuglément George Bush dans ses délires et ceux des faucons qui l'entouraient. L'ancien président américain plongeait le monde dans un sacré chaos et transformait irrémédiablement la démocratie en autre chose.

Allez, petite séquence de retour en arrière car si les plus vieux se souviennent, les plus jeunes peut-être pas. Il y a quelques années, le monde entier (sauf Villepin, étonnamment) suivait aveuglément George Bush dans ses délires et ceux des faucons qui l'entouraient. L'ancien président américain plongeait le monde dans un sacré chaos et transformait irrémédiablement la démocratie en autre chose. On entrait dans l'ère du soupçon systématique où chaque citoyen du monde devenait un suspect en puissance. Et partant, devait être écouté a priori. Au cas où.

C'était l'ère de la dénonciation. Celle aussi des prisons fantômes, de la torture et des vols secrets de la CIA qui transitaient par l'Europe pour kidnapper des citoyens du monde n'ayant parfois aucun rapport avec le terrorisme. C'était l'époque de la série 24 heures ou tout était justifiable et où l'on pouvait utiliser les mêmes armes que les terroristes. C'était l'époque de Guantanamo où sont encore aujourd'hui enfermé des gamins, parfois simples bergers dénoncés aux Américains contre espèces sonnantes et trébuchantes. C'était l'époque de la privatisation de la guerre au profit de sociétés n'ayant aucune éthique.

Et puis Barak Obama est arrivé. Il apportait l'espoir. Nous respirions. La démocratie allait redevenir la démocratie et les gens qui ont, simplement, une vision différente du monde ne serait plus considérés comme de dangereux terroristes.

Mais en fait pas grand chose n'a changé. Guantanamo est toujours ouvert. Les Américains sont toujours en Irak, en Afghanistan, ils ont fourni les bombes nécessaires pour aller faire une guerre en Libye au plus grand profit de Nicolas Sarkozy. Le pouvoir politique aux Etats-Unis est toujours aussi inféodé à Wall Street. Deux méga crises financières crées par les banques plus tard, celle-ci, en dépit des milliers de milliards de dollars qui leur ont été fourni pour éviter leur faillite, continuent de dicter leurs conditions.

Et surtout, il ne peut visiblement y avoir de pensée dissidente aux Etats-Unis. Quant aux méthodes pour réprimer ces gens qui pensent autrement, elles sont très étrangement similaires à celles qui étaient utilisées sous George Bush. Je vais donc remonter le temps jusqu'en 2004 pour vous le montrer.

En 2004, 500 000 personnes manifestent à New York contre la convention du parti républicain. Dans le lot, sur le trottoir, un ami : Eddie. Il filme la manifestation pour Indymedia. Il sera, comme une masse énorme de manifestants, arrêté par la police et interné dans un lieu infâme : le Pier 57. D'anciens garages à bus, le sol maculé de graisse de moteurs. Comme d'autres centaines de personnes, il y passera près de 40 heures. Il avait raconté son "expérience" de la démocratie dans un long papier mais que je ne retrouve pas en ligne. Il reste celui d'Emmanuel Goldstein. C'est long, mais je vous engage à lire l'intégralité.

A cette époque, en 2004, donc, les policiers étrennaient les filets rouges que vous avez pu voir sur les vidéos concernant #OccupyWallStreet.

Comme quoi... Autres temps.. mêmes méthodes.

Hier, les manifestants ont investi le pont de Brooklin. Les policiers ont, selon le New York Times arrêté quelque 700 personnes.

Relisez bien. 700 personnes ont été arrêtées parce qu'elles marchaient sur la chaussée. Oui, oui, les rues. Vous savez, le truc public où vous avez le droit de marcher seul, mais pas avec vos 2 000 copains.

 

 

Vu le monde sur ce pont, on peut se demander s'il n'y aurait pas dans l'air un petit effet Tahrir qui se fait jour.

Et à réprimer comme dans "autre chose" qu'une démocratie des papys et des mamies qui manifestent pacifiquement, le résultat pourrait bien ne pas tarder à se faire jour.

 

 

"The world is watching", Barak...

Presse, où es tu ?

0 Commentaires
Une info, un document ? Contactez-nous de façon sécurisée