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Brève
par Antoine Champagne - kitetoa

Les bruits de bottes sous le regard d'une députée

Il faut le dire, par souci de transparence, Isabelle Attard est notre députée geek, du coup, elle a notre sympathie. Elle s'est notamment  illustrée en votant contre la Loi sur le renseignement et s'est battue autant qu'elle a pu pour que les questions posées par le scandale Amesys trouve des réponses. Pour une fois, nous allons relayer un communiqué de presse. Car le contenu est intéressant et montre que tous les représentants ne sont pas sur la même longueur d'ondes en ces temps troublés. Pour certains, le discours guerrier est un danger...

_ Nul, par la guerre, ne devient grand. _Ce vendredi 13 novembre 2015, nous avons tous été frappés. _En tant que députée, mon premier devoir est d’être au service de ceux qui souffrent, et de rassurer mes concitoyens. Je dois contrôler l’action de l’État avant, pendant, et après les attentats. Je dois aussi voter des lois efficaces, qui règlent les problèmes sans en créer de nouveaux. Ces trois années passées à l’Assemblée nationale m’ont montré qu’une loi votée trop vite est toujours mauvaise. Que dire d’une loi rédigée et votée en 72 heures ?__ Perquisitions de nuit, assignations à résidence, enquêtes, filatures, surveillance électronique, dissolution d’associations, expulsion d’imams appelant à la violence, tout est déjà prévu dans nos lois. Tout est déjà réalisable par les policiers, gendarmes et agents de renseignement. Le juge Trévidic pointe une seule cause majeure aux insuffisances des forces de l’ordre : le manque de moyens financiers et humains. Depuis des années, c’est ce que je réclame au gouvernement, sans réaction de sa part jusqu’à lundi dernier. La prolongation de l’état d’urgence ne permet qu’une seule chose nouvelle : la mise à l’écart des juges, et donc de la justice. Les policiers doivent présenter des preuves aux juges. C’est une étape obligatoire pour ne pas perdre un temps précieux à détruire la vie d’innocents. Diminuer nos libertés n’empêchera pas de nouveaux attentats. En conscience et responsabilité, je voterai contre la prolongation de l’état d’urgence. Gouvernement et parlementaires doivent se ressaisir et sortir de la gesticulation guerrière et médiatique. La dignité des survivants et des proches exige un comportement à la hauteur des enjeux. Agissons directement sur les causes de ces attaques : asphyxions financièrement Daesh, limitons son approvisionnement en armes, développons la coopération internationale dans le cadre de l’ONU, cassons l'embrigadement à sa source, transformons les ghettos, supprimons les contrôles au faciès et surtout, surtout, offrons à nos jeunes un avenir autre que la précarité et l’isolement social._

_ Isabelle Attard _

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