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par Antoine Champagne - kitetoa

Le Colonel Kadhafi a-t-il versé 50 millions d'euros pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 ?

Mediapart vient de publier un document qui a toutes les apparences d'un document officiel libyen.On peut y lire que la Libye de Kadhafi avait décidé de verser 50 millions d'euros pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007. Un chiffre à rapprocher des 20 millions officiellement dépensés pour cette course au pouvoir.

Mediapart vient de publier un document qui a toutes les apparences d'un document officiel libyen.On peut y lire que la Libye de Kadhafi avait décidé de verser 50 millions d'euros pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2007. Un chiffre à rapprocher des 20 millions officiellement dépensés pour cette course au pouvoir.

Reflets a été à l'origine de révélations sur la vente par Amesys, avec l'appui du gouvernement français, d'une solution d'écoute globale des communications via Internet en Libye.

Nous avons donc à la tête de l'Etat un homme qui a commencé par aider un dictateur notoire, soutien du terrorisme international durant des décennies, à pourchasser ses opposants, les faire emprisonner et torturer. Mais qui dans un deuxième temps, par pur opportunisme et pour prendre en marche le train des révolutions arabes, a envoyé les troupes françaises bombarder le même dictateur. Depuis, Nicolas Sarkozy se présente comme le sauveur des opposants libyens. Opposants qu'il contribuait auparavant à faire emprisonner. L'interlocuteur d'Amesys était, rappelons-le, le chef des services secrets, Abdallah Senoussi. Un homme recherché par la justice internationale pour son implication dans des attentats, dont celui qui avait coûté la vie à de nombreux français (Vol UTA).

Le document publié par Mediapart, s'il est authentique -nul doute que la justice se penchera très vite dessus- ajoute encore au cynisme de Nicolas Sarkozy. Dans ce cas, il aurait été chercher un financement extrêmement important auprès de Mouammar Kadhafi pour ensuite le faire destituer, prix du rétablissement de son image auprès des peuples qui se soulevaient dans la région, Michèle Alliot-Marie ayant plombé très lourdement l'image de la France en proposant d'envoyer les forces anti-émeutes soutenir Zine ben-Ali.

ALLIOT-MARIE propose d'aider la Tunisie dans la... por SuperBeurkMan

Voici le contenu du document publié par Mediapart :


Jamahirya arabe libyenne populaire glorieuse

« Pas de démocratie sans conférence populaire »

Date : 10. 12. 2006

Correspondant à : 10. 12. 1375

N° 1917 68 P

Service de la sécurité extérieure

Frère / Président du Fonds libyen des investissements africains

Que la paix soit sur vous…

En référence aux instructions émises par le bureau de liaison du comité populaire général concernant l’approbation d’appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles, Monsieur /Nicolas Sarkozy, pour un montant d’une valeur de cinquante millions d’euros.

Nous vous confirmons l’accord de principe quant au sujet cité ci-dessus, et ce après avoir pris connaissance du procès-verbal de la réunion tenue le 6. 10. 2006, à laquelle ont participé de notre côté le directeur des services de renseignements libyens, et le président du Fonds libyen des investissements africains, et du côté français, Monsieur /Brice Hortefeux, et Monsieur /Ziad Takieddine, et au cours de laquelle un accord a été conclu pour déterminer le montant et le mode de paiement.

Que la paix soit sur vous et la miséricorde de Dieu et ses bénédictions…

Moussa Imuhamad  Koussa** Chef du service **** de la sécurité extérieure**


 

Le document original :

 

 

Moussa Koussa signataire de la note est actuellement réfugié au Qatar, pays particulièrement ami de Nicolas Sarkozy et qui est également client d'Amesys pour un très joli système d'écoute global des communications Internet. Quant à Bachir Saleh, destinataire de la note, il a été exfiltré par la France. Le Canard Enchaîné qui a révélé cette histoire rocambolesque ajoutait une précision apportée par Reflets dans son édition du 18 avril (Page 8)  : Bachir Saleh, protégé par les autorités françaises, réfugié à Paris, est toujours recherché par... Interpol...

Voici ce que disait le Canard Enchaîné le 18 avril :

L’immigré préféré de Guéant LE plus proche collaborateur de Kadhafi, Bachir Saleh, accueilli en France à bras ouverts, gratifié dans les meilleurs délais, via Guéant, d’un permis de séjour au nom du regroupement familial, comme l’a raconté « Le Canard » le 4 avril, c’était déjà insolite. Mais le ministre de l’Intérieur qui protège un délinquant recherché par Interpol, c’est encore plus fort.Car il n’y a pas de doute. La fiche de l’intéressé (que « Le Canard » a consultée), petite photo à l’appui, est sans équivoque. Nom : Bashir al-Shrkawi (soit, en arabe dans le texte, « celui qui vient de l’Est », en fait le troisième nom de Saleh). Date de naissance : 1946. Né au Niger et de nationalité libyenne. Infraction : escroquerie. Réclamé par la Libye. Tel est le CV de Bachir Saleh, que la France couve comme le lait sur le feu.Pourquoi tant de sollicitude attendrie, de touchantes attentions ? Peut-être parce que, au-delà du cas familial, Saleh était l’homme de confiance du Guide, celui qui savait tout sur tout le monde, y compris sur les petits – et gros – cadeaux faits par le colonel à ses amis français. Imaginez qu’il se mette à rédiger ses Mémoires ! Il en aurait, des histoires marrantes à raconter sur les visites des amis français, les valises, les commissions, le financement des campagnes. Une grenade dégoupillée en plein Paris ferait moins de dégâts. Peut-on refuser quelque chose à cet homme-là ? Du coup, le ministre de la Sécurité a décrété la mobilisation générale. Et tout le monde a été mis à contribution. _Lors de son exfiltration rocambolesque via la Tunisie, racontée par « Le Canard », l’ambassadeur et Sarko boy Boris Boillon a personnellement accompagné le caissier de Kadhafi à l’avion. Le jet privé, immatriculé en Suisse, qui l’a amené sur le tarmac du Bourget était celui du très serviable homme d’affaires Alexandre Djouhri. En parallèle, Saleh étant né au Niger, les réseaux de la Françafrique ont mis à sa disposition un passeport diplomatique du meilleur effet pour passer entre toutes les gouttes. Intouchable, désormais.__ Sur l’avis de recherche international qui colle aux semelles de son protégé, le ministre de l’Intérieur n’a pas souhaité s’exprimer. Il est comme ça, Guéant. Quand il fait le bien en apportant son aide à un étranger pourchassé, il n’aime pas que ça se sache._ Brigitte Rossigneux

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