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par bluetouff

La jeunesse tunisienne a faim de liberté : la France propose des matraques supplémentaires à Tunis

La Tunisie est au bas mot un régime autoritaire. Il a cependant une caractéristique, une population très instruite. C'est cette population de jeunes de moins de 30 ans qui se révolte aujourd'hui. Sur fond de vie chère, de mal vivre, de restriction sensible des libertés, la jeunesse tunisienne explose. Le président Ben Ali, dont le titre ne trompe personne, a su verrouiller les institutions.

La Tunisie est au bas mot un régime autoritaire. Il a cependant une caractéristique, une population très instruite. C'est cette population de jeunes de moins de 30 ans qui se révolte aujourd'hui. Sur fond de vie chère, de mal vivre, de restriction sensible des libertés, la jeunesse tunisienne explose.

Le président Ben Ali, dont le titre ne trompe personne, a su verrouiller les institutions. Depuis 1987, il brandit le spectre de la menace terroriste, certes réelle, mais dont l'amalgame aujourd'hui fait avec cette jeunesse qui crie son mal-être est inadmissible. Les tunisiens ne l'admettent pas, ils sont dans la rue, 50 d'entre eux ont perdu la vie... 20 selon les autorités. Et quand bien même, 20 morts qui criaient qu'ils rêvaient d'une vie meilleure et sur lesquels les autorités ont tiré à balles réelles.

Les manifestations des intellectuels et des journalistes ont été interdites aujourd'hui. Ben Ali censure (et sur le Net c'est ridicule), Ben Ali réprime, Ben Ali fait arrêter des blogueurs et des journalistes, Ben Ali ordonne de tirer à balles réelles sur des manifestants... Quel genre de "président" peut ordonner de tirer sur sa population ?

La présidence tunisienne a très peur d'Internet, ces réseaux sociaux sur lesquels les gens peuvent échanger entre eux, appeler à des rassemblements, échanger des idées, construire une opposition. Les 1800 agents qui constituent la cyberpolice tunisienne emploient tous les moyens : elle pirate des sites d'opposants, leurs comptes mails, leurs comptes Facebook ou Twitter, tout est entrepris pour étouffer quelque aspiration de la population susceptible de fragiliser la mafia Ben Ali.

Le contrôle de l'information, c'est maintenant la préoccupation première du présipaute dictateur Ben Ali, mais ce n'est franchement pas gagné pour lui. Internet est là, Internet a une mémoire, Internet est LA mémoire et Internet sait maintenant ce que le peuple tunisien endure. Ces violentes vidéos de répression , elles sont là, sur Internet, les cyberpoliciers tunisiens n'y peuvent rien, les routeurs de service, le deep packet inspection... rien n'y fera, elles sont là, elles y resteront, Internet n’oubliera pas.

Les Anonymous aussi se sont invités dans la partie, ils ont longuement paralysé tous les sites web gouvernementaux. La présidence tunisienne a d'ailleurs sauté sur l'occasion pour mettre ça sur le dos de blogueurs en les accusant d'être à l'origine de ces attaques par dénis de service. Une raison de plus pour accentuer la censure et le contrôle du Net en Tunisie.

Mais comme il y a toujours de plus en plus de manifestants, toujours de plus en plus de heurts , toujours de plus en plus de morts, de plus en plus de blogs qui contournent la censure, la France ne pouvait pas rester là sans rien dire. C'est donc dans un élan sans précédant de générosité que le gouvernement français, soucieux de faire briller ses valeurs d'égalité, de liberté et de fraternité à l'étranger, n'a pas hésité, par l'intermédiaire de Michèle Aliot Marie, à proposer à la Tunisie un renfort policier, des fois que les policiers tunisiens manqueraient de munitions pour tirer sur les manifestants dont le crime est de crier un besoin de liberté. Voir cette splendide intervention en vidéo.

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