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par Antoine Champagne - kitetoa

La France, le monsieur plus de la sécurité biométrique en Europe ?

Si le doute persistait, nous savons désormais quel type de société souhaite le gouvernement français. Une société de la suspicion, du fichage. Le rêve de l'ultra-conservateur Nicolas Sarkozy se met peu à peu en place, par le truchement d'un gouvernement étiqueté à gauche. Paradoxe ? La loi sur le renseignement instaure la collecte massive de données pour un traitement par des algorithmes. Une violation patente de l'un des piliers de notre démocratie : le secret des correspondances.

Si le doute persistait, nous savons désormais quel type de société souhaite le gouvernement français. Une société de la suspicion, du fichage. Le rêve de l'ultra-conservateur Nicolas Sarkozy se met peu à peu en place, par le truchement d'un gouvernement étiqueté à gauche. Paradoxe ?

La loi sur le renseignement instaure la collecte massive de données pour un traitement par des algorithmes. Une violation patente de l'un des piliers de notre démocratie : le secret des correspondances. Les plus rétifs à ce changement de paradigme y voient la manifestation de la transformation du pays en Etat totalitaire. Sur le papier, ce n'est pas complètement faux.

Par ici les données biométriques !

Au niveau européen, la France se démarque également. L'Union européenne voudrait instaurer un système de contrôle aux frontières qui fait appel au traitement des données biométriques. Pour l'instant, le projet ne concernerait que les non-résidents de l'Union européenne. Mais c'était sans compter sur la France. En pointe de la lutte contre les méchants terroristes qui ne manqueront pas d'envahir Paris et plus spécifiquement Radio-France, la délégation française a souhaité que ces contrôles biométriques (ainsi que, bien entendu, le stockage et le traitement de ces données) s'appliquent également aux ressortissants de l'Union européenne.

Un petit détail qui serait passé inaperçu sans la veille de Statewatch. Le document français appelant à l'inclusion des résidents de l'UE dans le projet "smart borders" (on dit frontières intelligentes, pas frontières intrusives) n'est pas public. Statewatch a probablement fait une demande pour l'obtenir (ce que nous avons également fait ce jour).

L'aspect sémantique de ce document est intéressant. On y retrouve toute la phraséologie des tenants de la surveillance. Les frontières sont, on l'a vu "intelligentes" et pas intrusives. Ces contrôles biométriques qui incluent les empreintes digitales et l'iris, permettront de "fluidifier" et rendre ainsi plus rapides les passages aux frontières. Cela permettrait également, toujours selon la délégation française, de renforcer le principe même de la libre circulation des personnes. On croirait entendre le directeur commercial d'Amesys qui expliquait qu'en vendant un système de surveillance massive à un terroriste, on lutte contre le terrorisme...

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