Je ne suis pas Charlie Hebdo, mais je suis Charlie Hebdo
C'est le type d'article que l'on voudrait ne jamais écrire. Il sera forcément gauche, incomplet. La tuerie dans la rédaction de Charlie Hebdo est inqualifiable. Toutes nos pensées vont aux familles des victimes. Parmi les victimes, Cabu et Bernard Maris étaient des gens que j'avais souvent croisés. Je ne suis pas Charlie Hebdo parce que je n'adhérais pas à sa ligne éditoriale. Mais je suis Charlie Hebdo parce que le meurtre d'un être humain est inexcusable. Peut-être encore plus lorsque le meurtrier veut ainsi lutter contre les arguments de sa victimes. C'est une preuve d'inhumanité. Celui qui ne peut dialoguer autrement que par la violence démontre son incapacité à raisonner, le propre de l'être humain. Pour avoir longuement échangé par le passé avec Bernard Maris, pour avoir plusieurs fois discuté avec Cabu au Canard Enchaîné, ces hommes étaient des esprits brillants et leurs idées, que leurs meurtriers croient tuer, leur survivront. Depuis ce matin je pense à leurs épouses, à leurs familles, à leurs amis.
Comme je pense aux familles d'enfants juifs, de militaires, tués par Mohammed Merah et de bien d'autres victimes moins connues, d'attentats par des fanatiques qui croient pouvoir kidnapper un Islam qui leur échappe. Et ce, à la consternation totale des musulmans.
Ce soir, on associe cette tuerie à la liberté de la presse que l'on voudrait...