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par bluetouff

Filippetweetgate : un compte Twitter, c'est comme une bouteille de Yop

C'est encore un truc dont tout le monde se fout éperdument mais dont il faut parler pour entretenir sa hipsteritude. Allez je m'y colle... c'est de la culture 2.0 à la sauce #spamoi, donc il y a forcément quelque chose à en dire pour brasser un peu plus de vent pixélisé avec des hackers de l'espace dedans qui ont probablement tenté de tuer toute la planète. C'est l'histoire d'une ministre, pas n'importe laquelle, qui laisse causer en son nom la moitié de la rue de Valois.

C'est encore un truc dont tout le monde se fout éperdument mais dont il faut parler pour entretenir sa hipsteritude. Allez je m'y colle... c'est de la culture 2.0 à la sauce #spamoi, donc il y a forcément quelque chose à en dire pour brasser un peu plus de vent pixélisé avec des hackers de l'espace dedans qui ont probablement tenté de tuer toute la planète.

C'est l'histoire d'une ministre, pas n'importe laquelle, qui laisse causer en son nom la moitié de la rue de Valois. Aurélie Filippeti, à qui nous devons, nous internautes, la vente d'Internet au CSA, qui serait la cible de hackers tinois à un niveau tel qu'il a fallu remuer la Twitter security response team en plein weekend.

Hier, samedi, à 22h46, un tweetatomic surgit des intertubes, il est publié sur le compte de notre ministre des Internets , de l'ORTF , de la culture, Aurélie Filippeti. Ce tweet peu bienséant tacle Ségolène Royale, puisque publié sur le Figaro, crime de lèse majesté, en relayant un sondage parfaitement public puisque publié sur le Figaro, qui en touche une sans faire bouger l'autre à tout internaute qui se respecte, puisque publié sur le Figaro. Vous allez me dire que je me répète mais je trouvais que ça sonnait pas mal.

72 retweets pour un pléonasme (comme si la présidence avait actuellement besoin d'un handicap...), sans avoir à un convoquer un conseil des ministres, ou à constituer une cellule de communication de crise, on se dit, quand on est normalement cortiqué, que ce serait bien de s'en tenir là... mais non. Il faut trouver un coupable. C'est probablement dans un élan de solidarité gouvernementale visant à appuyer la lutte anti jihad sur les réseaux sociaux, qu'Aurélie Filippeti pointe du doigt une "intrusion".

On aurait craché dans le compte tweeter de notre ministre, sur une autre ministre... c'est forcément, au bas mot, une intrusion... que dis-je, une intrusion INACCEPTABLE... un attentat !

L'intrusion aurait été acceptable, pas besoin d'en rajouter, mais là, trop c'est trop ! Vite, communiquons, même si c'est n'importe comment :

Rooooh la vache ! Une cellule de 42 ingés sécu est sur l'affaire, la DCRI a été saisie par le parquet des intertubes qui collabore très étroitement avec l'ANSSI... si si je vous jure ! T'as laissé un pote bourré comme vieille loutre à la kro tweeter une connerie ? Ouais mais t'es pas ministre, tu peux pas test...

Une enquête en cours avec Twitter ? Seriously ?

Non parce que moi j'ai le souvenir de tweets racistes et homophobes, et pour que monsieur twitter ondule de la rondelle, ça a été compliqué... Mais là, paff un tweet sur un sondage public et hop, c'est direct l'enquête Twitter ! Merde... et moi qui pensait qu'il n'y avait qu'avec une expression booléenne dans Google qu'on pouvait faire ça.

Que certains de nos ministres se tirent dans les papattes, très franchement, on commence à être habitués. Que certains de nos ministres laissent tweetter en leur nom la moitié de leur cabinet, ok c'est une norme. Mais quand tu passes ta bouteille de Yop à ton voisin... faut pas venir chialer parce qu'il a craché dedans.

Et entre nous, un internaute un peu facétieux, irait-il publier un truc public ? Moi là, comme ça, j'aurais à loisir :

  • annoncé un upgrade du firewall open office pour mon ministère ;
  • annoncé l'abrogation de la loi création et Internet ;
  • annoncé la mise à mort du statut d'intermittent du spectacle ;
  • lancé une invitation à dîner à Pascal Rogard...

Mais franchement... un tweet qui link un sondage public... une intrusion ? Ahem !

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