État d'urgence ou État urgent ?
Il y avait urgence, en effet. Urgence à calmer les ardeurs de ceux qui refusent le régime d'exception suite aux massacres du 13 novembre. Urgent d'étouffer toute contestation contre l'État et ses complices pollueurs qui vont encore se pavaner lors de la sinistre conférence mondiale sur le climat. Urgence à confondre mouvement social et terrorisme. Depuis jeudi 26, un militant politique est en effet assigné à résidence en banlieue parisienne.
Il y avait urgence, en effet. Urgence à calmer les ardeurs de ceux qui refusent le régime d'exception suite aux massacres du 13 novembre. Urgent d'étouffer toute contestation contre l'État et ses complices pollueurs qui vont encore se pavaner lors de la sinistre conférence mondiale sur le climat. Urgence à confondre mouvement social et terrorisme.
Depuis jeudi 26, un militant politique est en effet assigné à résidence en banlieue parisienne. Il est notamment impliqué, comme beaucoup d'autres, dans différentes actions d'opposition à la COP21, actions qui se préparaient depuis des mois. Les superflics de l'antiterro ont donc choisi d'utiliser les armes que leur confèrent l’État d'urgence pour régler leurs comptes avec des militants anticapitalistes. Comment confondre gauche radicale et islam radical – le film a déjà été joué dans les salles de Corrèze il y a quelques années, mais là ça n'est qu'un début. Deux squats d'Ivry, qui ne dissimulaient pourtant pas dans leurs caves le moindre centre d’entraînement djiadiste, ont été perquisitionnés violemment le même jour, et l'un de ses occupants a été convoqué en comparution immédiate au tribunal.
Joel D., la personne assignée à résidence, avait eu l'outrecuidance de déposer, ces derniers jours, un "référé-liberté" devant le Tribunal administratif (TA) contre l'interdiction des différentes marches ou manifs qui devaient avoir lieu pour dénoncer le cirque...