Enterrer la poubelle nucléaire
Les petites manips du gros lobby nucléaire ont la vie dure. Dans la loi Macron ("croissance, activité et égalité des chances économiques"), adoptée à coup de 49-3 le 10 juillet, un amendement de dernière minute a été adopté.
Les petites manips du gros lobby nucléaire ont la vie dure. Dans la loi Macron ("croissance, activité et égalité des chances économiques"), adoptée à coup de 49-3 le 10 juillet, un amendement de dernière minute a été adopté. Porté par le sénateur de Lorraine Gérard Longuet, qu'on ne présente plus, et finalement accepté par le gouvernement, cet amendement donne le feu vert législatif qui manquait au projet d'enfouissement des déchets nucléaires les plus nocifs que les pouvoirs publics cherchent à imposer dans la petite commune de Bure, dans la Meuse.
L'amendement Longuet, devenu l'article 201 de la loi Macron, est censé transformer l'actuel "laboratoire" de Bure, géré par l'Andra (l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs), en centre de stockage opérationnel qui devrait donc accueillir, dans des galeries souterraines à 500 m de profondeur, des colis de déchets à haute activité et à vie longue (HAVL). Ce sont les résidus les plus radiotoxiques que l'industrie nucléaire recrache continuellement de ses centrales (les barres d'uranium usées), comme ceux issus du retraitement de l’usine de la Hague ou du nucléaire militaire.
Le lobby de l'atome ne pouvait plus attendre. Une loi de 2006 donnait en effet 10 ans à la filière (EDF et Areva en tête) pour trouver une "solution durable" (sic) à la question de ces déchets les plus pourris. La transformation du labo de Bure (appelé Cigéo pour...