Charlie Hebdo : les origines du crime doivent-elles être discutées ?
Les épouvantables massacres dans les locaux de Charlie Hebdo et dans l'hyper casher ont créé une émotion massive et compréhensible. La plupart d'entre nous sait au fond de lui que ce crime est double puisqu'il n'est pas seulement un drame humain : il a une forte portée symbolique. Venir massacrer des artistes, des journalistes, parce que leurs publications sont considérées comme offensantes est un acte qui touche les fondations mêmes de notre société.
Les épouvantables massacres dans les locaux de Charlie Hebdo et dans l'hyper casher ont créé une émotion massive et compréhensible. La plupart d'entre nous sait au fond de lui que ce crime est double puisqu'il n'est pas seulement un drame humain : il a une forte portée symbolique. Venir massacrer des artistes, des journalistes, parce que leurs publications sont considérées comme offensantes est un acte qui touche les fondations mêmes de notre société. Se contenter de faire ce constat, appeler à ne pas "faire d'amalgames", vouloir rappeler les valeurs fondatrices de la société, occuper l'espace public dans une démonstration forcément éphémère, sont autant de réactions naturelles et compréhensibles — mais qui ne permettront en aucune manière de trouver une issue satisfaisante à la nouvelle situation dans laquelle nous sommes tous désormais plongés. Une nouvelle situation, ou bien surtout — et avant tout — un constat très embarrassant ?
Des époques différentes
Ce "crime contre l'irrévérence" aurait semblé inenvisageable à d'autres époques. Il n'a d'ailleurs jamais trouvé d'équivalent. Des époques, où pourtant, sévissait Hara Kiri, avec des provocations encore plus offensantes que celles du Charlie Hebdo actuel. Une époque où les magazines Pilote, Fluide glacial, et d'autres pratiquaient un humour au second, voire troisième degré très limite, et se perdaient parfois dans des tréfonds...