Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking
par Antoine Champagne - kitetoa

Vie (et mort ?) d’un projet

Dans la com’, on fait des “post-mortem”. C’est à dire que l’on analyse, après coup, ce qui a marché et ce qui n’a pas marché sur un projet. La plupart du temps, on s’intéresse surtout au fait que les gogos (vous et moi, en d’autres mots, le consommateur) aient ou non mordu à l’hameçon du message qui leur a été servi. Pas trop au fait que l’on ait réalisé un site utile ou pas au visiteur. Faisons tout de même l’exercice, pour une fois.

Dans la com’, on fait des “post-mortem”. C’est à dire que l’on analyse, après coup, ce qui a marché et ce qui n’a pas marché sur un projet.

La plupart du temps, on s’intéresse surtout au fait que les gogos (vous et moi, en d’autres mots, le consommateur) aient ou non mordu à l’hameçon du message qui leur a été servi. Pas trop au fait que l’on ait réalisé un site utile ou pas au visiteur.

Faisons tout de même l’exercice, pour une fois.

Un gentil client potentiel annonce vouloir refondre l’un de ses sites. Il a raison. C’est une vieillerie qui n’a pas bougé depuis des années. Le graphisme est abominable. La charte graphique inexistante. On s’y perd tant il n’y a aucune cohérence entre les rubriques. Il est plein de contenu et apporte toutes sortes de réponses aux visiteurs. Mais ce contenu se trouve en grande partie sur d’autres sites du groupe. Bref, il faut réorganiser le contenu, sa présentation, et créer une charte graphique. Deux contraintes clairement exprimées : le client veut que son contenu soit très bien référencé dans les moteurs de recherche et le site doit reposer sur Schprountz (CMS libre). Corollaire : il y a de la base de données.

Pour l’instant, rien n’est signé, on participe à l’appel d’offres informel.

Première réunion.

Une bonne dizaine de personnes autour de la table. Comme toujours, quel que soit le projet ou le client, c’est une “compet’” super importante. Il faut la gagner.

Les constats, les platitudes et les délires créatifs (de l’art on vous dit…) fusent.

Pas un seul technicien autour de la table.

Quelqu’un évoque le fait que le site ne devra pas intégrer de flash outre mesure vue la demande d’être bien référencé.

Tout le monde en convient.

Réunion suivante (le déroulé est volontairement raccourci pour ne pas lasser le lecteur, cette histoire s’étirant dans la réalité sur plusieurs mois): on est en phase créative.

Tout est en flash.

Toujours pas de techniciens…

Ca cogite, ça crée, ça pulse.

Ca fait, ça défait, ça refait, ça “retravaille”.

Des mois.

Ca va ça vient et ça repart chez le client qui aime, n’aime plus, aime à nouveau.

Un beau jour, tout ce beau monde (créatifs, Directeur de la création, Directeur général, etc.) se pose une question incongrue : “est-ce que l’on peut faire tout ça avec Schprountz ?”.

Bonne question.

Heureusement, Schprountz est malléable et ça passe. Ric-rac. Et encore, cela reste à prouver. Celui qui donne la réponse est un technicien “free” parce que personne ne sait faire en interne. Il a tout intérêt à répondre que c’est possible.

Bilan des courses : pas un tag, du flash partout, du Web 2.0 à ne plus savoir qu’en faire.

Pour le référencement naturel, ce sera zéro. Mais question arbre de noël, on est à fond. Ca clignote, ça tourne dans tous les sens, c’est trendy, girly à mort.

A qui la faute, ce raté ?

Bien entendu à l’agence qui a livré un truc qui fait tout sauf ce que le client voulait. Mais aussi au client qui l’accepte. A croire que l’écosystème “agences-clients” vit dans une réalité modifiée où tout le monde accepte que l’on fonce dans le mur. En klaxonnant.

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