Vaccination : le coup de com du gouvernement
Ou comment gérer le vaccin comme le Nutella
Entre le 4 et le 7 mars, le gouvernement a voulu gonfler les chiffres de vaccination, quitte à permettre, sans le dire, la vaccination de public non prioritaire. Et pour motiver les soignants à venir travailler le dimanche, au moins une agence régionale de santé a menti sur les dates de péremption en agitant le spectre de doses jetées à la poubelle.
A la fin de la première semaine de mars, un peu partout en France, c’était promo flash sur l’AstraZeneca. Venez vite, tout doit disparaître ! Dès jeudi 4 mars, dans certains centres de vaccination, toutes les personnes qui se présentaient avec leur carte Vitale, sans rendez-vous, qu’elles fassent partie ou non des publics prioritaires, repartaient avec leur précieuse piqûre. «J’ai appris par des connaissances que l’Hôtel-Dieu distribuait le vaccin AstraZeneca à tout le monde. J’ai reçu ma première dose et obtenu un RV dans la foulée pour la deuxième», raconte, ravie, une fringante quinquagénaire en pleine santé. L’espace d’un week-end dans le centre de Paris, on voyait enfin le bout du tunnel.
La bonne nouvelle a commencé à se répandre sur les réseaux sociaux et de nouveaux candidats, ni spécialement fragiles ou âgés se sont pointés dès le lundi 8 mars à l’Hôtel-Dieu. Trop tard, il n’y avait plus rien pour le commun des mortels qui s’est fait refouler… «L’opération spéciale de ce week-end est terminée, expliquait une employée de l’hôpital tout sourire à l’un des postulants déçus. Et figurez-vous qu’aujourd’hui, je n’ai même pas les doses pour les personnes inscrites…»
Mensonge sur les dates de péremption
Comment s’explique cette opération? Mardi 2 mars, le Ministère de la Santé reconnaissait que seulement 25 % des stocks disponibles d’AstraZeneca reçues en France avaient été utilisés. Parce qu’il jouit d’une moins bonne réputation que ses concurrents et ne convient pas...