Une réforme non négociable
Deuxième journée de manifestation, second départ en fanfare ?
Mesdames et messieurs les ministres faites passer le mot, cette réforme sera non négociable. Il semblerait que les éléments de langage soient ainsi définis. Les enfants de la république sont prévenus : il devient inutile de descendre dans la rue, et pour la récrée à 64 ans on leur répète à l'envi que rien n'est né-go-ci-able !
On a eu beau leur dire que cela ne servirait à rien, on a eu beau les stygmatiser en leur disant qu'ils allaient « bordéliser le pays », sorte de vieille référence hors d'âge au général de Gaulle et sa « chienlit » de 1968, ils sont venus en masse avec 2,8 millions de personnes dans les rue du pays contre 2 millions le 19 janvier, selon les chiffres de la CGT. De son côté, le ministère de l’intérieur a, lui, estimé ce chiffre à 1,272 million contre 1,12 million le 19 janvier, soit la plus grande mobilisation depuis des années. Côté exécutif, en coulisse, on continue de dire que tout cela ne compromet pas la réforme...
À La Rochelle, les rangs s'étaient étoffés. Ce mardi 31 janvier, environ 12.000 personnes se sont de nouveau mobilisées autour du vieux port. Visiblement, ici comme ailleurs, et notamment à Paris, le peuple n'a semble-t-il pas entendu cette inébranlable consigne gouvernementale : « c'est non négociable »
Au gré d’un long cortège, Reflet s’est approché de quelques irréductibles contestataires, jeunes ou retraités, syndicalisés ou non, mais apparemment tous sourds et déterminés. Nous leur avons posé cette simple et courte question : cela vous fait quoi de vous entendre dire que cette réforme n’est pas négociable ?
Alinoë et Julia 16 et 17 ans
« C’est pas possible ça… dans une démocratie tout doit forcément rester négociable. Il faut écouter ce que pense le peuple, sinon ce n’est plus une démocratie »
Franck 39...