Journal d'investigation en ligne
par Thomas Jusquiame

Un projet de fichage biométrique mondial géré par le privé

Perspective de fortunes via le contrôle humain

Reflets a pu consulter un document confidentiel de l’un des leaders mondiaux du contrôle biométrique, IDEMIA. On y découvre un projet industriel à destination d’acteurs économiques qui souhaiteraient investir dans un marché d’avenir : celui du contrôle biométrique permanent.

Site Web d'Idemia - Copie d'écran
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« Chaque époque a son Inquisition. La nôtre a le passeport pour remplacer les tortures du Moyen Âge. Et le chômage ». Cette citation du mystérieux et célèbre écrivain B. Traven est tirée de son livre Le Vaisseau des morts. Une critique tragicomique du contrôle des États sur les populations – dans une période de déploiement progressif des passeports – qui raconte l’histoire d’un citoyen américain perdant ses papiers d’identité dans la ville d’Anvers pendant les années vingt. Ne pouvant prouver sa nationalité ni son identité, il est plusieurs fois chassé de Belgique comme un vagabond et accepte pour survivre de trimer comme que marin sur un rafiot voué à couler en mer.

Un siècle « d’innovations » plus tard, le contrôle d’identité est devenu la norme, dans une large partie des pays occidentaux, pour accéder à toute sorte de services publics (et privés), et confine toujours les personnes « sans papiers » à une vie marginale et souvent misérable. L’identification des citoyens via leurs données biométriques est aujourd’hui devenue un marché mondial prometteur, sous-traité à des acteurs privés que leurs objectifs de rendement poussent à déployer ces équipements de contrôle sur l’ensemble du globe et dans un maximum de situations du quotidien.

C’est en tout cas ce que propose le projet porté par la société française IDEMIA. Dans un document que Reflets s’est procuré, on découvre la mise en lumière d’un projet industriel mondial basé sur les produits...

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