Un malcomprenant au ministère de l'Intérieur ?
Darmanin en quête de clivages permanents
Sur les traces de Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Intérieur multiplie les sorties qui ne peuvent que mettre en rage les défenseurs des Droits de l'Homme et les victimes de violences policières. C'est sans doute la manière la plus simple et la plus inutile de faire de la politique : exister par la polémique permanente...
Entendu mardi 28 juillet 2020 par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé s'étouffer lorsqu'il entend l'expression "violence policière". Les mots ont un sens. De deux choses l'une, soit le ministre est un peu limité et n'a pas mesuré le message qu'il faisait passer, soit il l'a fait en toute conscience, comme son prédécesseur Nicolas Sarkozy le faisait régulièrement pour déclencher une polémique. Dire que « personnellement, je m'étouffe » en entendant « l'expression "violence policière" » alors que Cédric Chouviat, ce livreur mort lors d'une arrestation violente par la police en janvier dernier, a justement prononcé ce cri d'agonie sept fois avant de mourir - « J’étouffe ! » -, est tout simplement honteux.
Tentant d'afficher une forme de culture générale, le ministre a ajouté : « la police exerce une violence, certes, mais une violence légitime, c'est vieux comme Max Weber ». Mais, comme le fait fort bien remarquer Mathieu Rigouste, « Max Weber, dans son livre 'Le savant et le politique', explique que l'État revendique le monopole de la violence légitime justement parce qu'il ne l'a pas. Il cherche donc à l''imposer' », ajoute Weber.
Les experts en science politique ne sont pas tendres avec le ministre. Sebastian Roché indique pour sa part que : « Max Weber n’a jamais parlé de violence légitime pour...