Un Ehpad à l’heure du Covid-19
Confinement, mobilisation générale et solidarité
Comment allons-nous prendre en charge les plus fragiles, les personnes âgées dépendantes ? C'est un marqueur fort de société. Nous avons décidé de suivre la vie d'un Ehpad, l'établissement public de Saint-Paulien en Haute-Loire, à travers les yeux de sa directrice, Nathalie Cottier. Épisode 1.
Comment vivez vous la situation?
Je suis un peu fatiguée, stressée, comme l’ensemble du personnel. Mais ça va. On n'a jamais autant donné. Avec l’isolement imposé, on a tous pris conscience de l’importance du lien social. On se rend tous compte que la personne âgée, elle a vraiment besoin de sa famille. Spontanément, chaque personne est sortie un peu de sa fonction. Il y a une solidarité qui s’est mise en place. L’ASH aide l’aide soignant, l’infirmière aide l’ASH. C’est incroyable mais ça se passe bien. On est 50 salariés pour 62 résidents. On est bien doté en personnel. Je sais qu’il y a eu de la panique dans certains établissements. Certains directeurs ont interdit l’entrée aux médecins traitants, aux kinés ou ils ont refusé de reprendre des résidents qui revenaient d’hospitalisation. C’est de la folie! Le directeur a toute sa place dans des situations comme ça pour garder la tête froide et organiser. Il faut que ça soit organisé sans panique. Si je me mets à paniquer, tout mon personnel va paniquer. Je fais des réunions régulières avec l’ensemble du personnel pour écouter, organiser et adapter. Ce que je fais aujourd’hui, ce n’est peut-être pas ce que je ferai demain.
Comment s’organise le lien avec les familles?
On a mis en place tout un système de communication avec elles. On lit les mails aux résidents, on leur passe le téléphone, on fait du WhatsApp, du Skype… enfin, tout ce qui est possible. On en a fait tout...