Ukraine/Russie : le grand public redécouvre SWIFT
Le réseau interbancaire au coeur des débats
Les discussions vont bon train : doit-on exclure la Russie du réseau SWIFT ? Cela aurait-il un effet ? A quoi sert ce réseau interbancaire et surtout, que pourrait-on en faire si l'on voulait vraiment s'en servir comme d'une arme ?
Les pays occidentaux vont-ils utiliser « l'arme nucléaire » en matière financière : déconnecter les banques et autres institutions financières russes du réseau SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) ? Ce réseau qui regroupe près de 11.000 institutions dans le monde permet de procéder à des échanges financiers électroniques. Lorsqu'une banque veut débiter un compte dans une autre banque, elle n'envoie plus un pigeon voyageur et il n'y a plus un employé de banque gris qui note les débits et les crédits dans les colonnes correspondantes sur un grand livre des comptes... SWIFT a remplacé un système plus archaïque, mais déjà « dématérialisée » de Télex, à la fin des années 70. L'idée d'exclure la Russie du réseau, déjà évoquée en 2014, refait surface et les dernières oppositions semblent sauter ces dernières heures. Quelques pays comme l'Allemagne ou la Hongrie, qui ont un commerce important, notamment énergétique avec la Russie, s'y opposaient. La Russie s'effondrera-t-elle en cas d'exclusion ? Les choses sont compliquées. Et surtout, ce n'est peut-être pas de cette manière qu'il faut utiliser cette arme ultime.
L'exclusion d'un pays du réseau n'est pas une nouveauté. L'Iran par exemple a déjà fait l'objet d'une telle sanction. Son commerce extérieur s'est effectivement effondré, mais l'État existe toujours. SWIFT est un réseau électronique qui permet aux acteurs...