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par Antoine Champagne - kitetoa

Tagada-Tsoin-Tsoin, v'la les sauveurs de l'euro

Si vous vous informez de manière "traditionnelle", c'est à dire en regardant le JT à la tévé ou en lisant les articles économiques de Libération ou du Figaro, il est probable que vous n'ayez pas encore une vision très claire de ce qui arrive. Ce qui arrive (et à une vitesse nettement accélérée), c'est ce que les anglo-saxons appellent un "shitstorm". En français, une tempête de merde.

Si vous vous informez de manière "traditionnelle", c'est à dire en regardant le JT à la tévé ou en lisant les articles économiques de Libération ou du Figaro, il est probable que vous n'ayez pas encore une vision très claire de ce qui arrive. Ce qui arrive (et à une vitesse nettement accélérée), c'est ce que les anglo-saxons appellent un "shitstorm". En français, une tempête de merde. Si l'Europe (ou le monde, on y reviendra) ne sortent pas un lapin magique de leur chapeau, l'année qui se profile devrait être celle de tous les dangers. Avec faillites monstrueuses dans le secteur financier, dans "l'économie réelle", explosion du chômage, chute vertigineuse du niveau de vie et in fine, des mouvements sociaux qui pourraient bien dégénérer sérieusement.

Or, les lapins magiques, même les enfants savent que cela n'existe pas. Moralité, toi bientôt devoir chasser pour manger. Parce que toi plus trouver à manger dans les magasins.

Voilà pour le tableau. Il est sombre. Noir, même. Cela fait un moment qu'on le répète, dans les colonnes de Reflets, d'Aporismes ou de Kitetoa.com. Sauf que cette fois, on a beau chercher, on ne trouve aucune porte de sortie. Fin de partie.

Pour ceux qui doutent, on va prendre un mode de raisonnement simple. Vous avez lu ou entendu que l'Irlande, le Portugal, la Grèce ont fait appel à l'aide européenne pour éviter de faire défaut. Vous avez noté que l'Espagne est à quelques jours de demander la même aide. Tout le monde vous a dit que l'Espagne était la quatrième ou cinquième économie de la zone euro et qu'il serait difficile d'absorber ça. Ne parlons même pas de l'Italie. Ou de la France.

Mais d'où vient l'aide ?

Du FESF et du futur MES.

Raisonnons.

Des pays qui sans l'aide de l'Europe seraient en "faillite", font appel à des fonds de soutien qui eux-même trouvent leur financement dans la participation desdits pays en état de "faillite". Un enfant comprendrait que ça ne peut pas fonctionner.

En images pour les mal comprenants...

Le FESF pour commencer :

Pour ce qui est de la force de frappe (ridicule) du FESF, citons Le Monde de ce jour :

Il reste au Fonds européen de stabilité financière (FESF) 236,7 milliards d'euros sur les 440 milliards qu'il peut prêter, selon un rapport du ministère des finances allemand que Reuters a pu consulter. D'après ce document, destiné à une commission budgétaire parlementaire, le fonds de sauvetage temporaire de la zone euro a déboursé au total 100,7 milliards d'euros de prêts sur les 188,3 milliards prévus pour la Grèce, le Portugal et l'Irlande. Il reste donc 87,6 milliards d'euros pour ces trois pays. La Grèce a déjà perçu 73,9 milliards d'euros du FESF, le Portugal 14,8 milliards et l'Irlande 12 milliards. Athènes doit encore recevoir 70,7 milliards d'ici 2014, le Portugal 11,2 milliards à même échéance, tandis que l'Irlande recevra 5,7 milliards d'euros d'ici 2013. Le FESF bénéficie d'engagements de garantie de 780 milliards d'euros qui lui assurent une capacité de prêt de 440 milliards. Il emprunte des fonds sur les marchés grâce aux garanties des Etats de la zone euro, pour ensuite les prêter aux Etats qui ne peuvent plus se financer sur les marchés obligataires.

Notez, à titre de comparaison que sur les marchés des changes, les montants échangés chaque jour avoisinent les 4 000 milliards de dollars. Par jour , hein, pas par an.

Pour ce qui est des produits dérivés, citons Wikipedia :

Fin juin 2011, la valeur notionnelle des contrats de dérivés de gré à gré (over the counter – OTC) en cours était de 708 000 milliards de dollars.

Toi comprendre ? Les Etats ne jouent pas avec les mêmes armes.

Le Lapin ! Le Lapin ! Le Lapin !

Maintenant le MES (qui n'existe pas mais que l'on évoque pour annoncer que les banques espagnoles sont sauvées) :

Allez, tous ensemble, pour le faire venir :  le lapin ! Le lapin ! Le lapin !

Les temps de vie des 21 plan de la dernière chance pour sauver l'euro sont de plus en plus courts. Le résultat sur le coût de financement sur les marchés des pays "sauvés" par l'Europe est pathétique.

Portugal :

Coût de financement à dix ans pour le Portugal - Evolution sur 3 ans.

Espagne :

Coût de financement à 10 ans pour l'Espagne - Evolution sur 3 ans

Maintenant un petit focus sur le temps de vie de l'annonce d'un plan de sauvetage européen (pour les banques espagnoles :

Et juste pour rire, la Grèce, sauvée un nombre incalculable de fois :

Putain, il est où ce con de lapin ?

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